Les défenseurs des droits économiques et sociaux, et particulièrement les syndicalistes indépendants, sont depuis plus de dix ans la cible des autorités djiboutiennes en raison de leur combat pour faire respecter les droits des travailleurs et la liberté syndicale. Malgré les nombreux engagements internationaux pris par Djibouti, (9 conventions internationales sur les droits de l’Homme et 67 conventions de l’Organisation internationale du travail – OIT), les autorités de ce pays stratégique de la corne d’Afrique ne respectent pas les droits économiques et sociaux les plus élémentaires, notamment les droits des travailleurs. En l’absence d’alternance démocratique, les organisations de défense des droits de l’Homme et les syndicats sont devenus au fil des ans la seule forme d’expression critique et indépendante de la société civile. Leurs dénonciations sur l’opacité de la gestion économique et sociale des entreprises publiques notamment les ont placées dans la ligne de mire d’un pouvoir politique ayant fait main-basse sur les ressources du pays.