Nouvelles nationales
L’épidémie de paludisme touche aussi la capitale
Dans notre dernière édition, nous avons évoqué une épidémie de paludisme qui frappe Dikhil-ville, capitale de la région du même nom au sud-ouest de la République de Djibouti. L’a poursuite de notre investigation, montre que l’épidémie ne se limite pas à Dikhil-ville et qu’elle touche aussi la capitale du pays, Djibouti-ville. Cette dernière est même durement affectée. Comme à Dikhil-ville, les facteurs qui favorisent l’épidémie dans la capitale sont liés à la mauvaise gouvernance : ordures qui s’entassent çà et là, eaux stagnantes, absence de traitement à l’insecticide contre les œufs et autres larves de moustiques, fragilisation de l’état sanitaire général de la population par la pauvreté, bref une hygiène du milieu dégradée et une misère qui expose.
Et comme à Dikhil, la prise en charge sanitaire des personnes atteintes de paludisme, laisse à désirer à Djibouti-ville. Les raisons de cette mauvaise prise en charge sont de trois ordres : une corruption impulsée d’en haut, un matériel d’analyse défaillant car l’ancien appareillage a été changé et remplacé par un autre de moindre qualité à des fins de corruption et une pénurie de médicaments.
Il en résulte que la liste des malades du paludisme s’allonge avec des morts et beaucoup d’alités.
Au nord du pays, les diarrhées cholériformes se multiplient
Outre des cas de paludisme, les régions du nord connaissent, selon nos informations, des diarrhées de type cholériforme. De nombreux cas sont signalés dans la région de Tadjourah comme dans celle d’Obock. Même si nous n’avons pas encore connaissance de cas avérés de mort
Et, indiscutablement, la prise en charge sanitaire des malades n’est pas à la hauteur du mal pour des raisons liées à la mauvaise gouvernance.
De sorte que, à leur tour, les populations du Nord dénoncent la corruption qui gangrène le système de santé publique, le désert médical, la pénurie de médicaments, etc.
Pendant ce temps, les autorités sanitaires du pays, emmenées par le ministre Djama Elmi Okieh, se pavanent devant les caméras de la radiotélévision de Djibouti (RTD) qui se garde avec constance d’informer objectivement les Djiboutiens.
Dans la mesure de ses modestes moyens, la LVD continuera, pour sa part, de vous informer.
Qu’en est-il du prix de la bonne gouvernance que le président Guelleh aurait reçu de Jakarta ?
Selon une annonce officielle de l’agence djiboutienne d’information (ADI), le président Ismaël Omar Guelleh se serait vu décerner le prix de la bonne gouvernance en Indonésie par un institut appelé Cambridge IFA. C’est à son premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, en déplacement jeudi 14 et vendredi 15 mars 2019 à Jakarta, que le prix aurait été remis.
Intrigué par ce prix et l’organisation qui l’a décerné, nous avons consulté le site web de cette dernière. On peut y lire que Cambridge IFA est un fournisseur d’informations en matière de prestations financières et qu’elle offre des conseils stratégiques aux gouvernements, institutions financières et organisations multilatérales. Le site ajoute que la principale activité de Cambridge IFA est de développer des indicateurs de performances spécifiques aux pratiques financières et bancaires alternatives.
Ce serait donc pour des pratiques bancaires et financières alternatives que le président Guelleh promouvrait en République de Djibouti que Cambridge IFA aurait décidé de le distinguer. Mais quelles pratiques alternatives ? La corruption, le blanchiment de capitaux et l’endettement douteux que subissent les Djiboutiens et qui sont pointés à l’international ?
A l’évidence, ce prix n’a rien de crédible et montre à quel point le président Guelleh est dépendant des balivernes intéressées à sa gloriole.
Nouvelles régionales
Algérie : le président Bouteflika bien seul face à la rue
La rue algérienne reste fortement mobilisée contre la tentative du président Abdelaziz Bouteflika de rester en fonction après le 28 avril prochain, date d’expiration de son 4ème mandat. Après avoir obtenu sa renonciation à un 5ème mandat, le mouvement de protestation maintient ainsi la pression pour son départ du pouvoir qu’il exerce depuis 1999.
De son côté, l’opposition, qui s’est regroupée au sein d’une plateforme dénommée Coordination nationale pour le changement, l’appelle à transmettre le pouvoir à une présidence collégiale à l’expiration de son mandat en avril.
La société civile algérienne est sur la même ligne que la rue dont la jeunesse est le fer de lance.
A son tour, le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, pourtant fidèle au Chef de l’État, est sorti de son silence mardi 26 mars pour demander, dans une allocution retransmise par la télévision nationale, que Bouteflika soit déclaré inapte sur la base de l’article 102 de la constitution algérienne.
Même le parti présidentiel, le Front de libération nationale (FLN), peine à soutenir unanimement la décision de Bouteflika d’organiser une conférence nationale vers la transition démocratique. Selon le journal français Libération, son porte-parole, Hocine Khaldoun, a déclaré dimanche que, l’idée d’une conférence nationale étant ‘’unanimement rejetée’’, il fallait tenir ‘’dès maintenant’’ l’élection présidentielle. Avant de changer de discours lundi soir, après une réunion de la direction du FLN, et de soutenir ‘’la feuille de route présidentielle’’ comme étant’’ la meilleure solution en ce moment’’.
Le vieux président Bouteflika, âgé de 82 ans et malade depuis 2013, est désormais bien seul.
Soudan : les manifestations populaires se poursuivent, relayées par la diaspora
Les manifestations pour le changement démocratique se poursuivent aussi au Soudan. Les Soudanais sont encore sortis en masse vendredi dernier pour demander le départ d’Omar el Bachir. Ce, dans la capitale Khartoum comme ailleurs dans le pays. Désormais, ces manifestations sont relayées par la diaspora soudanaise. Ainsi, Washington, Genève et New York ont vu de nombreux Soudanais battre la rue contre le régime d’Omar el Bachir et pour le changement.
Mozambique et Zimbabwe : beaucoup de morts et de dégâts matériels
Le cyclone Idai, qui a frappé, à partir de jeudi 14 mars 2019, le Mozambique et le Zimbabwe voisin, a semé la mort et la désolation matérielle.
Au Mozambique, jusqu’à 446 morts ont été comptés jusqu’ici tandis que les dégâts matériels sont impressionnants avec la deuxième ville du pays, Beira, presqu’entièrement touchée.
Les efforts de sauvetage continuent encore et les secours s’organisent. Plus d’un million de personnes sont affectées par le cyclone et plus de 100 000 d’entre elles s’entassent dans des camps.
Pareillement, au Zimbabwe, le nombre de morts est élevé avec 259 victimes recensées jusqu’ici, sur fond de destructions matérielles importantes.
Là aussi, recherches et secours aux rescapés sont en cours. Même si les moyens restent limités.
Nouvelles internationales
États-Unis d’Amérique : Le rapport du procureur spécial Mueller n’accable pas le président Donald Trump
Le procureur spécial Robert Mueller vient de rendre son rapport tant attendu sur les relations entre le président Donald Trump et la Russie autour de la campagne électorale de 2016 et d’éventuelles entraves à la justice. En effet, le rapport ne trouve pas de preuves montrant que le président Trump et son équipe ont collaboré avec la Russie à des fins d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2016.
Non plus, le rapport ne conclut pas à une obstruction de la justice de la part du président Donald Trump, même s’il contient certains éléments qui lui sont défavorables.
Le procureur spécial Robert Mueller a enquêté deux ans durant sur ces deux sujets concernant le président Trump.
C’est à partir d’un résumé de quatre pages remis au Congrès par le ministre fédéral de la justice (officiellement appelé procureur général des Etats-Unis), William Barr, et publié dimanche 24 mars 2019, que l’on a pris connaissance des principales conclusions du rapport d’enquête.
Les démocrates, qui sont majoritaires à la Chambre des représentants, demandent la publication du rapport intégral, bien que cela ne soit pas une obligation légale.
Brexit : Les députés votent un amendement pour intervenir dans le processus
A Londres, lundi 25 mars 2019, les députés britanniques ont voté un amendement sur le processus de Brexit par 329 voix contre 302. Par cet amendement, ils se donnent le droit d’influer sur le processus. Ainsi, ils pouvaient, dès mercredi, procéder à des votes à valeur indicative sur le sort du Brexit : maintien au sein du marché unique, nouveau référendum, ou même annulation de la sortie de l’UE.
Trois ministres ont quitté le gouvernement May lundi pour voter en faveur de l’amendement. Il s’agit de Richard Harrington de l’Industrie, Alister Burt des Affaires étrangères et Steve Brine de la Santé.
C’est, bien entendu, une mauvaise nouvelle pour la Première ministre Theresa May dont le gouvernement a déclaré que cet amendement crée ‘’un dangereux précédent’’.
Dans ces conditions, il devient encore plus difficile pour Theresa May de réunir assez de soutiens parlementaires en faveur de l’accord de sortie qu’elle a longuement négocié avec Bruxelles.