Nouvelles nationales
Comme le reste du monde musulman, Djibouti observe le jeûne du Ramadan
Le mois sacré du Ramadan a débuté à Djibouti lundi 6 mai 2019, comme ailleurs dans le monde musulman. Il va durer une trentaine de jours durant lesquels les Djiboutiens, qui sont musulmans à presque 100%, vont l’observer du lever du soleil à son coucher. Soit de l’appel à la prière du matin (Al-sobh) jusqu’à l’appel à la prière du crépuscule (maghrib).
C’est une période de purification durant laquelle le musulman doit s’abstenir de tout pêché et cultiver le bien autour de lui. Sans renoncer à ses activités quotidiennes.
Même si la canicule et l’humidité du mois de mai ne leur facilitent pas l’accomplissement de ce pilier de l’Islam, les Djiboutiens s’attèlent donc au Ramadan. Dans quelques années, lorsque le Ramadan coïncidera avec la période fraîche, il sera physiquement plus aisé sous nos cieux.
La Voix de Djibouti souhaite Ramadan Moubarak à tous les Djiboutiens comme à tous les autres musulmans du monde.
Le port de pêche fait encore parler de lui
Le Port de pêche de Djibouti passe de main en main depuis sa construction dans les années 1990 à coup de milliards de francs Djibouti empruntés à l’extérieur. Sans connaître une gestion bonne et pérenne. Le dernier et cinquième opérateur privé à se voir concéder sa gestion depuis 2004, est un certain Yacin Aoul Farah dit Djib-Clean, proche du chef de l’État, Ismaël Omar Guelleh. C’est un jeune homme qui s’est enrichi par la seule grâce du pouvoir en place, après avoir tôt quitté l’école et séjourné comme réfugié au Canada. Il a pompeusement appelé ses activités népotiques Al Aoul Group. Cela rappelle Al Gamil Group, nom d’affaires d’un autre proche du chef de l’État.
La gestion de Djib-Clean, qui a rebaptisé le site Port de pêche et Marina Services, depuis la concession qu’il a obtenue en décembre 2018, fait déjà des mécontents parmi les pêcheurs, les propriétaires de boutres et autres usagers du port de pêche. Ainsi, les propriétaires de boutres dénoncent une décision de délocalisation de leur quai d’accostage par Yacin Aoul. Ils sont d’autant plus indignés qu’ils ont déjà été délocalisés depuis l’ancien port de Djibouti vers le Port de pêche. Quant aux pêcheurs, ils ne peuvent plus travailler librement au Port de pêche et doivent se soumettre à la loi de Yacin Aoul. C’est dire si une situation de monopole se met en place sur le secteur de la pêche, ce qui n’est pas sans risques pour les consommateurs.
Djibouti, l’un des pays où Internet est le plus cher en Afrique
Comme pour bien d’autres produits tels que les denrées de première nécessité (riz, sucre, pâtes alimentaires, etc.), Djibouti reste cher pour l’accès à Internet. Selon une étude publiée en avril 2019 par le site web Howmuch.net, Djibouti figure parmi les pays les plus chers du continent africain.
D’après cette étude, un gigabyte coûte environ 37, 92 dollars américains à Djibouti. C’est 13 fois plus cher qu’en Éthiopie (2,91 dollars), près de 14 fois plus cher qu’au Kenya (2,73 dollars) et plus de 6 fois plus cher qu’en Somalie (6,19 dollars).
Pourtant, la République de Djibouti a l’avantage d’être directement reliée aux réseaux internationaux des télécommunications à la fois par câbles sous-marins et par satellites.
Pourquoi donc cette cherté du gigabyte à Djibouti ? La question brûle les lèvres des Djiboutiens comme des non-Djiboutiens.
Le mini-remaniement de Guelleh pour se défaire de son ex-gendre
Ismaël Omar Guelleh, qui avait décidé de maintenir son gouvernement à l’issue des élections législatives contestées de février 2018, suggérant ainsi qu’il était satisfait de ses ministres malgré les nombreux problèmes de gouvernance observés dans tous les départements ministériels, a finalement décidé de remanier son équipe. Il l’a fait dimanche 5 mai 2019, mais il l’a fait de manière minimale. Sur les 24 membres du gouvernement, seuls quatre sont nouveaux.
D’où la question de savoir pourquoi ce mini-remaniement et pourquoi maintenant. A cette question, les avis convergent à Djibouti : c’était pour écarter son ancien gendre et ministre de la Santé, Djama Elmi Okieh.
Il faut dire que ce mini-remaniement intervient à quelques jours de plusieurs arrestations visant des proches d’Okieh. Ces derniers ont été arrêtés le 30 avril 2019 et transférésdepuis lors à la prison centrale Gabode. Ils sont accusés de corruption. Ces arrestations et les accusations qui les motivent seraient donc destinées à justifier le limogeage de Djama Elmi Okieh ainsi que son éventuelle mise en accusation pour corruption. D’ailleurs, une rumeur insistante évoque des sommes astronomiques d’argent public disparues en lien avec cette affaire de corruption, notamment autour de la centrale d’achat des médicaments.
Nouvelles régionales
Algérie : Saïd Bouteflika et deux généraux proches de lui arrêtés
Saïd Bouteflika, le puissant frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, et deux généraux proches de lui ont été arrêtés samedi 4 mai 2019. Les deux officiers sont le général Mohamed Mediene dit Toufik, qui a dirigé les services secrets algériens durant 25 ans, et le général Athmane Tartag dit Bachir, qui était le coordinateur des services de renseignements.
Le parquet militaire de Blida, au sud d’Alger, a annoncé le placement en détention provisoire des trois hommes. Ils sont accusés d’« atteinte à l’autorité de l’armée » et de « complot contre l’autorité de l’État ». Selon l’Agence officielle algérienne APS, des poursuites seront engagées contre « toute personne dont l’implication sera établie par l’enquête pour ces mêmes chefs d’inculpation ».
Pour les Algériens, Saïd Bouteflika incarne le régime de son frère d’Abdelaziz Bouteflika dont il était le plus proche conseiller. Il passait, depuis l’accident cardio-vasculaire du chef de l’État en 2013, pour être le président de fait. Aussi est-il particulièrement détesté par les manifestants. D’autant que l’ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, l’a accusé d’avoir tenté d’instaurer « l’état de siège ou l’état d’exception » en réponse aux manifestations et même d’avoir voulu limoger le puissant chef de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah. Celui-ci est l’homme fort du pays depuis que, sous la pression de la rue, il lâché et poussé à la démission le président Abdelaziz Bouteflika.
Bénin : tensions post-électorales et enlèvement de deux touristes français
Après les élections législatives massivement boycottées par les électeurs à l’appel de l’opposition, des centaines de Béninois sont descendus dans la rue mercredi 1er mai 2019. Ils l’ont fait suite au déploiement d’un dispositif policier autour du domicile de l’ancien président de la République, Boni Yayi. La police a tiré sur eux, y compris à balles réelles, tuant une personne et blessant plusieurs autres. Les protestations se sont poursuivies jeudi 2 mai dans les rues de Cotonou. Les manifestants ont réclamé la démission du président Patrice Talon ou de nouvelles élections législatives. Le gouvernement a répondu à la contestation par un imposant dispositif policier dont l’opposition, reçue par Boni Yayi, a demandé la levée. Devant la crispation du pouvoir, l’ancien président a écrit aux chefs d’États de la CDEAO à qui il a demandé de ne pas abandonner le Bénin et fait part des menaces qui pèsent sur sa propre sécurité.
Par ailleurs, deux touristes français et leur guide béninois ont disparu dans le parc national de la Pendjari. Les deux touristes ont été enlevés mercredi 1er mai. Le corps sans vie retrouvé plus tard est bien celui de leur guide béninois, selon un communiqué du ministère béninois de l’Intérieur. Le véhicule qui transportait les deux touristes et leur guide, a été localisé à l’est du Burkina Faso. Il semble que les ravisseurs aient dirigé les deux Français vers le Mali. Cet enlèvement est un coup dur contre le tourisme béninois qui connaît une dynamique ascendante depuis quelques années.
Ouganda : L’opposant Bobi Wine continue de résister au pouvoir de Museveni
Le musicien devenu député et opposant, Bobi Wine, 37 ans, continue de résister à l’homme fort de l’Ouganda, le président Yoweri Museveni. Celui-ci cherche à conserver le pouvoir à vie en supprimant la limite d’âge pour briguer mandat présidentiel après mandat présidentiel jusqu’à la fin de ses jours.
Régulièrement arrêté et maltraité, Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom, est devenu la figure emblématique de la résistance à la dictature en place. Il a été arrêté pas plus tard que le 29 avril 2019 et détenu jusqu’au jeudi 2 mai 2019.
Yoweri Museveni est au pouvoir en Ouganda depuis 1986, année où il a renversé le président Milton Oboté par la force.
Nouvelles internationales
Rapport de l’IPBES sur la biodiversité mondiale
Réunis à Paris du 29 avril au 5 mai 2019, les chercheurs de l’IPBES, en français Plateforme inter-gouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité, ont rendu leur rapport de synthèse scientifique sur l’état de la nature à travers notre planète.
Ce texte montre les liens entre le modèle économique qui prédomine dans le monde et la dégradation de l’environnement qui est atteint sur terre, mer et air. Il propose, en réponse à cette situation alarmante, des scénarios possibles pour les décennies à venir. Il s’agit de scénarios radicaux pour sauver notre planète et la vie.
Pour donner une idée du désastre, le rapport indique que la disparition de la biodiversité est 1000 fois supérieure au taux naturel d’extinction des animaux. De sorte que nous traversons la sixième extinction de masse des espèces, après la dernière en date qui s’est produite voilà 65 millions d’années. Mais l’actuelle extinction est entièrement due aux activités humaines.
Ainsi, un million d’espèces animales et végétales sont déjà menacées d’extinction. Et beaucoup de ces espèces pourraient disparaître dans les prochaines décennies si l’humanité ne change pas profondément ses manières de voir la nature et de vivre d’elle. Il est urgent de changer nos façons de produire, de consommer et, plus généralement, notre relation à la nature.
Russie : Un avion prend feu à l’atterrissage à Moscou
Un avion de ligne de type Sohkoï Superjet 100 de la compagnie aérienne russe Aeroflot, a pris feu dimanche 5 mai lors de son atterrissage à Moscou, capitale de Russie. C’est en tentant un atterrissage d’urgence à l’aéroport moscovite de Cheremetievo que l’appareil s’est embrasé. Il transportait 78 passagers et membres de l’équipage. 37 personnes dont 4 membres de l’équipage ont pu échapper aux flammes qui ravageaient l’avion. Les 41 autres personnes y ont péri.
L’avion avait décollé de ce même aéroport à destination de Mourmansk et avait fait demi-tour suite à un incident sérieux.
Les deux boites noires ont été récupérées et l’enquête a commencé pour établir les causes du drame.
Ce n’est pas la première fois que des crashs de ce genre se produisent sur des appareils de fabrication russe. Il s’en est produit plusieurs ces dernières années sur tous types d’appareils. Le plus meurtrier était le Tupolev 154 où, en avril 2010, avaient péri 96 morts dont le président polonais de l’époque, Lech Kaczynski.