Nouvelles nationales
Les États-Unis retirent la certification ISPS à Djibouti
Selon le site Human Village, les États-Unis d’Amérique retirent aux ports de Djibouti la certification connue sous le sigle ISPS (International Ship and Port facility Security) qui signifie Sécurité internationale des navires et ports. Seuls échappent à ce retrait le Terminal Pétrolier Horizon et le Terminal à Conteneurs de Doraleh, devenu en février 2018 Société de Gestion du Terminal à conteneurs de Doraleh.
Washington reproche aux ports djiboutiens et donc aux autorités djiboutiennes de ne pas respecter les règles internationales en matière de sécurité des ports et navires. Ce, suite à des missions d’évaluation effectuées à Djibouti par les garde-côtes américains en 2016, en 2017 et en 2018.
C’est un coup dur pour l’économie maritime de Djibouti car les navires à destination des États-Unis éviteront l’ancien port de Djibouti, le nouveau port de Djibouti (Port polyvalent de Djibouti construit par les Chinois), le Port de Tadjourah, le Port du Lac Assal, etc. désormais considérés comme ports à risques et donc à surcoût de transport.
L’Éthiopie suspend sa vente d’électricité à Djibouti
Suite à une baisse de sa production hydroélectrique liée à des pluies moins abondantes et à une baisse du niveau d’eau dans ses barrages, l’Éthiopie a décidé de revoir sa gestion de l’énergie électrique. Elle le fait au profit de sa demande intérieure, ce qui est bien entendu conforme à ses intérêts nationaux. Dès lors, elle suspend, en attendant des jours meilleurs, sa vente d’électricité au Soudan et à Djibouti. Pour le Soudan, la suspension est totale tandis qu’elle est partielle pour Djibouti compte tenu de sa moindre demande d’énergie.
Selon nos informations, depuis déjà quelques semaines, l’électricité éthiopienne ne contribue plus qu’à hauteur de 30 mégawatts à la consommation djiboutienne au lieu des 90 mégawatts habituels, soit une baisse de 2/3. Pour compenser cette chute, Électricité de Djibouti (EDD) a redémarré ses vieux groupes électrogènes. Or, ceux-ci risquent de tomber en panne à tout moment, notamment en raison de la canicule croissante et de la surchauffe qu’elle entraîne. L’été promet donc de nouvelles difficultés qui vont s’ajouter à celles déjà nombreuses et multiformes que traversent les Djiboutiens.
Cette situation donne une nouvelle illustration de la gestion énergétique peu rationnelle des gouvernants djiboutiens. Ils optent toujours pour la facilité et le court terme au lieu de développer une véritable vision qui garantisse l’indépendance et la compétitivité énergétiques du pays, notamment par l’exploitation de ses ressources naturelles (soleil, vent, géothermie, etc.).
Pourquoi le régime djiboutien ne combat-il pas la drogue ?
Parmi les méfaits de la gouvernance que pratique le pouvoir d’Ismaël Omar Guelleh, il y a le problème de la drogue. En effet, l’entrée et la consommation de la drogue se sont aggravées dans notre pays depuis 1999, année où l’ancien chef de cabinet et parent de Feu président Hassan Gouled Aptidon lui a succédé à la tête de l’État. Sous diverses formes, la drogue se consomme dans la rue, dans des habitations voire dans certains commerces, au vu et au su de la police qui laisse faire.
Toute personne normalement constituée peut, dans ces conditions, se poser la question de savoir pourquoi. Pourquoi la drogue prospère-t-elle à Djibouti, particulièrement parmi la jeunesse ?
Selon certains témoignages, cette triste réalité obéit à une volonté délibérée du pouvoir en place. Il s’agit d’abrutir la jeunesse et de la détourner de ses vrais problèmes qui ont pour noms : échec scolaire, chômage, pauvreté, incertitude quant à l’avenir, etc. Ces sources ajoutent qu’il existe tout un trafic organisé où sont impliqués des barons du régime. Cela expliquerait le laxisme de la police.
D’où notre question au chef de l’État : Qu’en est-il, Monsieur Ismaël Omar Guelleh ?
Nouvelles régionales
Afrique du Sud : L’ANC gagne les élections mais à un score en baisse
Comme toujours depuis la fin de l’apartheid, l’African National Congress (ANC), le mouvement historique anti-apartheid, qu’a dirigé le grand Nelson Mandela, a remporté les élections du 8 mai 2019. Détenant la majorité absolue au Parlement, il va donc à nouveau gouverner le pays à la tête duquel l’actuel président, l’ancien leader syndical Cyril Ramaphosa, devait être reconduit mercredi.
Reste que le parti dominant doit entendre le signal fort que les Sud-Africains lui ont encore envoyé à travers un score électoral en baisse continue. L’ANC doit prendre à bras-le-corps le problème de la corruption, du ralentissement économique et de la pauvreté.
Ce sont autant de défis que doivent relever le président Ramaphosa et le parti. Autant de défis qui engagent l’avenir de l’ANC et du pays.
Somalie : divergences entre les chefs de régions et le gouvernement fédéral
En Somalie, entre le gouvernement fédéral du président Mohamed Abdullahi Mohamed dit Farmajo et les chefs des régions fédérées, les divergences persistent. De manière générale, les chefs de régions reprochent au gouvernement fédéral de ne pas respecter leurs droits constitutionnels. A cela, le chef de la région Jubaland, Ahmed Mohamed Islan dit Ahmed Madobe, et celui de Galmudug, Ahmed Doualeh Guelleh dit Haaf, ajoutent que les autorités fédérales leur suscitent des difficultés sur le territoire qu’ils administrent. Face à ces accusations qu’il estime infondées, le gouvernement fédéral réaffirme sa volonté de respecter la constitution fédérale et nie toute ingérence dans les affaires internes des régions.
Pour montrer sa bonne volonté, le président Farmajo a accepté de rencontrer tous les chefs de régions au Puntland. En ce mois de mai, il s’est réuni avec eux à Garowe, durant une semaine, en présence de son premier ministre, Hassan Ali Khaireh. Mais cela n’a pas réglé tous les désaccords. De sorte que Ahmed Madobe et Ahmed Haaf ont quitté la table des discussions et repris leurs critiques contre le gouvernement fédéral.
Selon certains observateurs, l’un et l’autre de ces deux chefs de régions veulent se maintenir au pouvoir et, par souci de diversion, rejettent leurs manquements sur le gouvernement fédéral. En tout cas, leurs deux régions connaissent actuellement des tensions politiques.
S’agissant du nouveau chef de la région du Puntland, Saïd Abdullahi Dani, il adopte à l’égard du gouvernement fédéral une position moins hostile que celle de son prédécesseur Abdiwali Mohamed Ali Gas qui menait la fronde régionale contre Mogadiscio.
Il semble que, suite à la réunion de Garowe, certains ambassadeurs occidentaux tels que l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique, Donald Yamamoto, et son homologue britannique, Ben Fender OBE, aient entrepris des efforts de médiation entre Mogadiscio et les régions fédérées.
Nouvelles internationales
Vives tensions entre l’Iran et les États-Unis d’Amérique
Depuis que le président Donald Trump a retiré les États-Unis d’Amérique de l’accord international sur le nucléaire iranien, les tensions n’ont cessé de monter entre Téhéran et Washington. La République islamique d’Iran s’est insurgée contre ce retrait unilatéral américain de l’accord nucléaire et les sanctions que Washington a imposées contre elle. Mais cela n’a pas infléchi la position du président Trump qui cherche à affaiblir l’Iran et à lui faire accepter ses conditions en matière nucléaire et dans d’autres domaines.
Depuis les récents sabotages de quatre navires de commerce dont deux saoudiens au large des Émirats arabes unis et les non moins récentes attaques de drones contre un grand oléoduc en Arabie-Saoudite par les rebelles yéménites houthis que soutient l’Iran, la situation en est arrivée au risque d’une guerre entre les deux pays et d’un embrasement général du Moyen Orient. Les États-Unis ont menacé d’envoyer un porte-avions et des lanceurs de missiles dans le Golfe arabo-persique et l’Iran a mobilisé ses forces.
Cependant, pour de nombreux observateurs, cette agitation ne relève que de la démonstration de force et les deux pays ne souhaitent pas, au fond, en venir à la guerre dont ils ne savent que trop les risques pour eux-mêmes, pour la région et pour la paix mondiale.
France : le constructeur Renault dans le viseur de la justice
Le constructeur d’automobiles français Renault fait l’objet d’une information judiciaire pour’’ tromperie aggravée’’ en France dans la foulée des révélations internationales sur le scandale du dieselgate.
Selon le journal Le Monde, la justice française a demandé un rapport d’expertise scientifique qui a révélé une manipulation de Renault. D’où des poursuites contre la multinationale française ainsi soupçonnée d’avoir essayé de cacher les émissions réelles de dioxyde d’azote de ses véhicules, notamment les modèles Captur et Clio IV.
Le dieselgate a éclaté en 2016 lorsque certains constructeurs d’automobiles tels que l’allemand Volkswagen, ont été pris en faute. Il a été découvert qu’ils manipulaient les émissions de gaz polluants des véhicules qu’ils produisent afin d’échapper aux normes imposées par les États pour protéger l’environnement et la santé publique.
Éducation à la démocratie
Démocratie et bonne gouvernance
Quels liens peut-il y avoir entre la démocratie et la bonne gouvernance ? La bonne gouvernance, comme son nom l’indique, est la gouvernance dédiée au service du peuple et du pays. Elle se garde, dans sa gestion, de la corruption et autres dérives néfastes pour se distinguer par des pratiques conformes à la Loi et aux intérêts des gouvernés. Les bons gouvernants ne se servent pas, ils servent leurs gouvernés. Ils ont le sens du devoir, de la justice, de la solidarité, des responsabilités et de l’histoire. Ils sont compétents, efficaces et connaissent les réalités du pays. Dans leur discours comme dans leur action, ils encouragent, chez leurs gouvernés, les qualités porteuses telles que le goût de l’effort, le talent, le mérite, le souci de l’Autre, ou l’esprit patriotique. La bonne gouvernance relie le passé, le présent et le futur, nourrit le sentiment d’appartenance à la communauté nationale sans lequel une conscience citoyenne ne peut émerger. Elle obéit à une vision nationale qui emporte l’adhésion du plus grand nombre à défaut de tout le corps social. Elle est à l’écoute constante du peuple.
Ainsi définie, la bonne gouvernance gagne à la démocratie. En d’autres mots, la démocratie favorise la bonne gouvernance. Comment ? Par la conscience qu’ont les gouvernants de n’être que des serviteurs du peuple, non des souverains qui suivent leur bon vouloir. Dans une démocratie, les décideurs politiques savent qu’ils sont responsables devant le peuple qui les élit pour les servir. Ils savent que le peuple les regarde, réagit et sanctionne. Il les regarde dans leur action de tous les jours, dans leurs résultats qu’il compare aux promesses électorales. Il les regarde à travers les médias qui l’informent, les critiques objectives de l’opposition, les analyses et autres alertes de la société civile. S’il l’estime nécessaire, le peuple donne de la voix, descend dans la rue, revendique telle ou telle chose légitime. Dans tous les cas, il sanctionne les gouvernants aux élections, favorablement ou défavorablement. C’est dire si les gouvernant ont des comptes à rendre au peuple qui leur délègue le pouvoir d’agir à son service. C’est ce que l’on appelle le contrôle démocratique et qui fait toute la différence entre la démocratie et la dictature. Le dictateur, on le sait, s’en tient à son bon vouloir, il est au-dessus des règles. Même lorsqu’il est éclairé, il fait ce qu’il décrète bon pour le peuple, non ce que celui-ci souhaite. Le dictateur infantilise le peuple en le bâillonnant et en décidant à sa place.
Ces effets bénéfiques de la démocratie sur la gouvernance publique, des études empiriques récentes le confirment. Ainsi, un rapport de l’Institut pour les études sur la sécurité intitulé The future of democracy in Africa(www.issafrica.org) établit que la démocratie contribue régulièrement au développement, à la bonne gouvernance et à la croissance économique sur le continent. Un autre rapport du Centre pour l’entreprise internationale privée (www.cipe.org) relève que les démocraties rendent des comptes aux peuples plutôt qu’à l’élite et qu’elles sont plus susceptibles de maintenir l’État de droit et de produire de bons services publics. Autant d’observations logiques, compte tenu de la logique démocratique.
Inversement, la bonne gouvernance conforte la démocratie par ses bonnes pratiques et les valeurs sous-jacentes. En bien gérant la chose publique, en combattant la corruption et autres comportements déviants, en faisant ce qu’elle dit, en donnant du sens à son action, la bonne gouvernance raffermit la foi du peuple en la démocratie. Elle renforce sa confiance en ses vertus. La démocratie s’en trouve consolidée.
Nous pouvons en conclure que démocratie et bonne gouvernance se travaillent et se favorisent mutuellement.