Une déchéance publique qui bouleverse l’opinion mondiale
Le 27 juin 2025, le défilé militaire de la fête nationale à Djibouti a révélé une réalité brutale. Ismaïl Omar Guelleh, président depuis 1999, âgé de 77 ans, est apparu d’une fragilité saisissante. Descendant de sa voiture avec peine, il chancelait, soutenu par sa garde, son regard perdu trahissant une désorientation profonde. Plus loin, Kadra Haid, la première dame, peinait à gravir une pente vers la tribune officielle, ses pas hésitants révélant une faiblesse similaire. Une vidéo clandestine, captée par des proches et relayée sur les réseaux sociaux, a échappé à la censure de la RTD, organe officiel. Vue par les djiboutiens, diplomates et invités étrangers, elle a fait le tour du monde. Dès lors, une question taraude : Djibouti peut-il conjurer le chaos face à l’incapacité de gouverner de son président et à l’appétit d’une élite avide de pouvoir ?
Une crise de légitimité qui fragilise l’État
Cette déchéance publique a pulvérisé le déni officiel d’une « parfaite santé » du couple présidentiel. Par conséquent, la méfiance s’amplifie parmi les djiboutiens et les observateurs internationaux. La population, lasse de décennies de corruption, se tient prête à se mobiliser, tandis que l’alliance BSN, coalition d’opposition, rallie les forces vives pour contrer toute tentative de coup d’État anti-constitutionnel. En outre, la gestion chaotique du pays aggrave la crise. Ainsi, l’incertitude autour de la succession de Guelleh, conjuguée à son incapacité à gouverner, menace de plonger Djibouti dans une instabilité profonde, sous le regard inquiet des partenaires étrangers, conscients de l’importance stratégique du pays dans la Corne de l’Afrique.

Une gouvernance minée par les scandales
Les scandales à répétition érodent la confiance dans les institutions. D’abord, le décret du président sur la liquidation opaque du Fonds Souverain de Djibouti, marquée par des soupçons de détournements au profit d’un Data Center appartenant à la fille du président, Fatouma Awo et son époux, indigne la population et dissuade les investisseurs. Ensuite, l’inauguration d’un édifice à 27 millions de dollars, financé par le budget national exsangue, est perçue comme un affront face à la misère généralisée. Enfin, l’autre décret du président sur la mise à l’écart du général Tahiro, successeur pressenti au général Zakaria le Chef d’État Major de l’Armée Nationale, traduit une manœuvre tribale pour maintenir le contrôle du clan présidentiel sur l’armée. Ces dérives, empreintes de népotisme, révèlent un régime en perdition, où la présidence sacrifie l’intérêt national à ses propres ambitions.
Une population au bord de la rupture
La colère gronde parmi les djiboutiens, épuisés par la corruption, le chômage endémique et un coût de la vie écrasant. Plus de la moitié de la population, majoritairement jeune, n’a connu que le règne de Guelleh, synonyme d’un avenir sans horizon. Les images du couple présidentiel, incapables d’assumer leur rôle, ont exacerbé cette frustration. Les souvenirs des manifestations réprimées de 2013 résonnent comme un avertissement : le peuple est prêt à défier le pouvoir, au prix de son sang, pour empêcher toute usurpation. En parallèle, l’alliance BSN intensifie sa campagne, mobilisant les citoyens contre tout coup d’État anti-constitutionnel ou militaire. Cette ferveur populaire, attisée par des promesses vides, pourrait déclencher une révolte sans précédent.
Une succession à haut risque
La question de la succession de Guelleh cristallise les tensions. Bien que la Constitution prévoie des mécanismes pour gérer l’incapacité d’un président, elle reste vulnérable dans un système où le pouvoir est ultra-personnalisé. À l’approche des élections de 2026, Guelleh, 78 ans, est inéligible en raison de la limite d’âge de 75 ans. Cependant, des appels, souvent portés par des personnes en uniforme, prônent un sixième mandat, défiant la loi. Une telle manœuvre, qualifiée de « coup d’État constitutionnel », risquerait de provoquer des troubles, à l’image de la crise gabonaise sous Ali Bongo. Une passation à un proche du clan, comme Hassan Gouled, serait tout aussi explosive. Malgré leur influence, les officiers « non-francophones » de l’armée, motivés par leurs richesses, semblent peu enclins à un coup militaire face à un peuple résolu….et une barrière linguistique infranchissable!
Un sursaut nécessaire pour éviter le chaos
Djibouti vacille au bord de l’abîme. Les images du couple présidentiel ont mis à nu une crise que l’élite, retranchée derrière un leader affaibli, aggrave en protégeant ses privilèges. Les partenaires internationaux – États-Unis, Chine, France, Japon – scrutent avec anxiété une situation qui pourrait déstabiliser la Corne de l’Afrique. Dès lors, la communauté internationale doit presser pour une transition constitutionnelle pacifique. De leur côté, l’alliance BSN et la société civile doivent orienter la colère populaire vers une réforme démocratique. Ignorer les alertes – santé déclinante, mécontentement populaire, manœuvres illégales – serait une erreur fatale. Djibouti doit éviter le sort des régimes africains terrassés par leur aveuglement face à la volonté d’un peuple.
Conclusion
À un tournant critique, Djibouti fait face à une crise sans précédent, révélée par les images du président et de la première dame, désorientés et incapables de gouverner. L’élite corrompue, utilisant Guelleh comme un paravent, attise la fureur d’une population prête à tout pour défendre ses droits. Soutenue par l’alliance BSN, elle s’opposera, même au prix du sang, à toute tentative de vol du pouvoir. Sans une transition constitutionnelle transparente, un soulèvement, plus grave que celui de 2013, menace. L’heure est à la lucidité : Djibouti est à un point de non-retour et doit opter pour un renouveau démocratique ou sombrer dans le chaos. La République doit tenir bon, malgré l’effondrement d’un seul homme, Guelleh!