La démocratie, on l’a vu, est le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple. Cela signifie que le peuple mandate certains de ses membres pour le gouverner au mieux de ses intérêts, c’est-à-dire le servir avec talent, efficacité et abnégation.
Le choix de celles et ceux que le peuple mandate pour le servir, se fait par voie électorale. Le peuple élit donc ses gouvernants.
Cela vaut pour les gouvernants à l’échelon local (instances communales, départementales, régionales) comme pour les gouvernants à l’échelle nationale (parlement, c’est-à-dire députés et sénateurs, présidence de la République si le régime démocratique est à orientation présidentielle).
De même, durant le mandat électif ainsi confié, le peuple ne baisse pas sa garde et évalue les performances des gouvernants par rapport à leurs promesses électorales. Ne l’oublions pas, les femmes et hommes qui sont élus pour gouverner, le sont sur la base d’un programme. Ils proposent des réponses aux besoins et aspirations du peuple électeur. Ils s’engagent devant le peuple à agir dans son intérêt. Quoi donc de plus normal que celui-ci les tienne à leurs engagements ?
Si les engagements sont tenus, si les gouvernants donnent satisfaction au peuple qui les a élus et qu’ils demandent à être reconduits pour poursuivre leur action de service public, ils auront de bonnes chances d’être réélus. Sauf s’ils sont aux responsabilités depuis trop longtemps et que le peuple aspire à du sang neuf.
Mais si le bilan des gouvernants n’est pas assez convainquant ou qu’ils échouent largement, le peuple préfèrera à eux d’autres femmes et hommes. Il élira d’autres de ses membres aux responsabilités.
En changeant ainsi les gouvernants, le peuple réalise une alternance au pouvoir. C’est une alternance démocratique car elle est rendue possible par la démocratie à travers les élections libres et transparentes qu’elle prescrit. La démocratie permet donc à la fois l’accès et l’alternance au pouvoir.
Bien entendu, il existe des prises du pouvoir par la force, parfois par la ruse, mais elles ne sont pas démocratiques. Et pour cause puisqu’elles n’ont pas la légitimité que confère la volonté populaire exprimée par le vote.
C’est dire si l’alternance démocratique au pouvoir est l’une des vertus de la démocratie. C’est une vertu majeure, fondamentale, grâce à laquelle le peuple souverain peut faire alterner les talents à son service et favorise l’émulation féconde de son élite politique.