La démocratie, rappelons-le, est le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple. Elle peut être directe, auquel cas le peuple gère directement ses affaires, soit représentative, auquel cas le peuple désigne ses gouvernants. Mais dans un cas comme dans l’autre, le gouvernement du peuple se fait dans la liberté. Le peuple se donne librement des règles de gouvernement, désigne librement ses gouvernants suivant ces règles et les contrôle de même.
La liberté est donc au principe même, au fondement même de la démocratie, car sans liberté, la démocratie serait tyrannie.
Il s’ensuit que, dans une société démocratique, c’est-à-dire organisée et fonctionnant de manière démocratique, la liberté s’exerce partout où le besoin s’en fait sentir pour la vie individuelle et collective. C’est pourquoi on parle de libertés individuelles et collectives, ou encore de libertés publiques lorsqu’elles sont inscrites dans le pacte social et garanties par l’État.
Quelles sont donc ces libertés ? Il y a la liberté d’expression, c’est-à-dire la liberté de s’exprimer par la parole, par la plume, par l’image ou par tout autre moyen licite. Et comme s’exprimer ne va pas sans penser, il y a aussi la liberté de pensée d’où découle la liberté d’opinion. Il y a aussi la liberté de conscience qui est la liberté d’adopter des valeurs ou des principes pour conduire son existence et qui inclut la liberté religieuse. Il y a encore la liberté de se réunir ou de réunion, la liberté de s’associer ou d’association, ou encore la liberté électorale qui sont des libertés collectives car exercées avec d’autres personnes. On se réunit à deux ou plusieurs personnes, on s’associe à deux ou plusieurs personnes et on élit (vote) à plusieurs personnes. Sans que cette liste des libertés ne soit exhaustive.
Concrètement, la liberté d’expression permet d’utiliser sa voix pour parler, d’utiliser d’autres ressources de son corps pour parler, d’écrire, de faire du théâtre, de faire des films ou des vidéos, de peindre, de sculpter, etc. La liberté d’expression permet ainsi la liberté de la presse (et des médias d’une manière générale) mais aussi la liberté de débat. Bref, la liberté d’expression permet de communiquer sa pensée dans le respect des règles que la société s’est données. La liberté de réunion permet de tenir des réunions publiques ou privées, c’est-à-dire de se réunir sur la place publique ou en un lieu privé. La liberté d’association permet de se regrouper sous formes d’associations apolitiques à but non lucratif, de partis politiques, ou encore d’associations à but lucratif (sociétés commerciales, industrielles ou de services). La liberté religieuse (ou de culte) permet d’exercer sa religion, et la liberté électorale permet de choisir ses représentants (dirigeants).
A l’évidence, les libertés individuelles et collectives existent en démocratie pastorale, c’est-à-dire dans la démocratie telle que nous l’exerçons traditionnellement nous autres pasteurs nomades. La pensée y est libre. L’expression et le débat y sont libres. Les réunions y sont libres. S’associer y est libre, que ce soit sur les plan sportif, culturel, politique ou économique. On peut exercer ou non sa religion. Enfin, c’est librement que sont choisis les gouvernants, c’est-à-dire sur la base des règles édictées par le pacte social.
Il n’est donc pas de démocratie sans liberté (au singulier) et donc sans libertés (au pluriel). Pas plus que la démocratie ne va point sans droit (au singulier) ni (droits au pluriel).