Nouvelles nationales
L’épidémie de paludisme poursuit ses ravages
L’épidémie de paludisme dont nous avons rendu compte la semaine dernière continue de sévir, sans que le gouvernement ne réagisse comme il se doit. La liste des malades s’allonge. Celle des morts aussi, même s’il est difficile de connaître le nombre exact des personnes que la maladie a tuées depuis le début faute de données statistiques fiables.
En revanche, l’on sait que le paludisme ne frappe pas seulement le peuple appauvri, car les membres de l’élite proche du pouvoir ne sont pas à l’abri non plus. Le nom d’un proche collaborateur du gouvernement, connu pour son soutien de toujours au régime, est cité. Il serait hospitalisé dans un centre médical de Djiboutiet son cas pourrait nécessiter une évacuation vers la France.
Pendant ce temps, les jours se suivent et se ressemblent pour les gouvernants, comme si de rien n’était. Le ministre de la Santé et ancien gendre du chef de l’État, Djama Elmi Okieh, ne semble pas vouloir prendre la mesure de la situation.
A suivre.
Un homme d’affaires djiboutien exilé échappe de peu à une extradition du Somaliland vers Djibouti
Un homme d’affaires djiboutien connu, Ahmed Osman Guelleh, a failli être extradé il y a quelques jours à Djibouti depuis le Somaliland voisin où il vit en exil. Ce, suite à une demande d’extradition émise à son encontre par Djibouti sur la base d’un mandat d’arrêt international délivré par la justice djiboutienne. La demande d’extradition a été transmise au ministère somalilandais de la justice qui l’a validée le 25 mars 2019.
C’est en se tournant vers les nombreux membres vivant au Somaliland de sa communauté d’appartenance que l’homme d’affaires a échappé à l’arrestation par la police locale et à son extradition vers Djibouti-ville. Les chefs coutumiers de cette communauté au Somaliland se sont adressés aux médias pour s’insurger contre l’acceptation de la demande d’extradition par le pouvoir de Hargueissa et demander des sanctions exemplaires contre les officiels impliqués. Ils ont mis en garde le président du Somaliland, Monsieur Moussa Bihi Abdi, contre le lourd risque de guerre civile qu’une telle extradition entraînerait si elle était exécutée.
Mais si l’affaire fait ainsi grand bruit au Somaliland et sur les réseaux sociaux, le silence prédomine du côté du pouvoir djiboutien. Seule la Banque pour le commerce et l’industrie Mer Rouge (BCIMR) dont l’État djiboutien est, avec la banque française Bred, l’un des deux principaux actionnaires, a publié le 2 avril un communiqué de presse où elle affirme être à l’origine de l’action judiciaire visant à Djibouti l’homme d’affaires exilé et qu’elle cherche uniquement à se faire rembourser le financement qu’elle lui avait accordé et qui ‘’lui avait permis notamment de développer ses usines’’.
Rappelons que l’homme d’affaires Ahmed Osman Guelleh était des années durant proche du président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, de son épouse Kadra Mahamoud Haid et du défunt frère de celle-ci, Feu Djama Mahamoud Haid. Il passait pour être leur bras commercial. Il était monté en puissance après la disgrâce fin 2008 d’un autre riche homme d’affaires djiboutien, Abdourahman Boreh. De sorte qu’il contrôlait tout un réseau d’affaires au moment de sa chute et de sa fuite du pays en 2017. Comme contre Abdourahman Boreh, la justice djiboutienne avait alors sévi et l’avait lourdement condamné. D’où le mandat d’arrêt international et la demande d’extradition adressée à Hargueissa.
Destruction arbitraire de restaurants sur la route de Venise
Au moins cinq restaurants de la Route de Venise, non loin de l’ancien port de la capitale djiboutienne, ont été détruitsdimanche 31 mars 2019 sur instructions gouvernementales. Il s’agit d’établissements ouverts depuis plusieurs années et qui avaient pignon sur rue, employant ensemble plusieurs dizaines de personnes.
De source digne de foi, c’est depuis le sommet de l’État que la décision de les démolir a été prise. Notre source ajoute que c’est par appétit pour les parcelles de terrain occupées par les restaurants que cette mesure de démolition est intervenue.
Les commerçants concernés, qui sont tous djiboutiens, ne perdent pas seulement leur activité de subsistance dans la démolition mais aussi l’essentiel de leur matériel professionnel.
C’est donc une double destruction.
Ali-Sabieh manque d’eau et connaît des coupures d’électricité
A l’approche de la saison chaude, la ville d’Ali-Sabieh, chef-lieu de la région du même nom, à l’est du pays, connaît une pénurie d’eau depuis plusieurs jours. ‘’Je ne reçois plus aucune goutte d’eau, pourtant je paye mes factures, c’est inadmissible ! ” a protesté un père de famille au micro de LVD.
La ville connaît également des coupures d’électricité.
Selon nos informations, ce manque d’eau est lié à un problème technique qui affecte le forage qui alimente Ali-Sabieh et la capitale djiboutienne depuis Shinileh en Éthiopie. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ce forage dysfonctionne. S’agit-il encore d’un problème d’alimentation en carburant de la motopompe ou d’autre chose ? Notre enquête continue.
Nouvelles régionales
Massacre des Peuls au Mali : après l’effroi, les questions
Le massacre de plus de 136 Peuls dans le village d’Ogossagou au centre du Mali, a profondément ému tous celles et ceux que l’humanité n’a pas désertés dans ce monde troublé. Ils ont éprouvé de l’effroi face à la barbarie.
Place maintenant aux questions pour comprendre comment cela a pu se produire non loin du camp d’unités combattantes de l’armée malienne. Les militaires étaient-ils complices des milices dogons qui sont accusées du massacre ?
Certes, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK, a pris des mesures énergiques, limogeant le chef d’état-major de l’armée et dissolvant les milices dogons, mais cela ne suffit pas pour faire la lumière sur ce carnage ciblé aux allures de nettoyage ethnique. Le monde sensé attend donc la vérité, toute la vérité, sur ce terrible événement.
Algérie : Bouteflika démissionne enfin !
Sous pression de la rue, de l’opposition politique, de la société civile mais aussi d’une partie de son propre camp, le présidence Abdelaziz Bouteflika a fini par céder mardi 2 avril 2019. C’est la montée au créneau de l’armée qui a précipité son départ du pouvoir. Il écrit dans sa lettre de démission : ‘’Cette décision que je prends en mon âme et conscience est destinée à contribuer à l’apaisement des cœurs et des esprits de mes compatriotes, pour leur permettre de projeter ensemble l’Algérie vers l‘avenir meilleur auquel ils aspirent’’.
Pourtant, il aura tout essayé pour demeurer au pouvoir. Il avait d’abord annoncé un 5ème mandat écourté et une conférence nationale pour organiser la transition vers la démocratie, puis il avait renoncé au 5èmemandat, avait changé de premier ministre et nommé un nouveau gouvernement.
Inutile de dire que c’est là une seconde victoire pour les Algériens, après celle qu’a constituée la renonciation de Bouteflika au 5ème mandat. Une grande victoire.
Reste à présent la suite des événements dont les Algériens attendent qu’elle aboutisse à un véritable changement démocratique et à non à un simple ravalement de façade.
Somalie : Après les derniers attentats terroristes, les autorités fédérales redoublent d’efforts sécuritaires
En réponse à la série d’attentas qui ont encore endeuillé la capitale somalienne, Mogadiscio, au mois de mars 2019, les autorités fédérales du pays ont décidé de revoir profondément leur stratégie sécuritaire. Ainsi, les réunions de crise se sont multipliées, un quadrillage de la capitale mis en place et des opérations de recherche de terroristes d’al-Shabab et autres fauteurs d’insécurité décidées. De même, il a été procédé à des remplacements de responsables policiers et militaires. Parmi les nominations emblématiques, figure celle du général Odowa Yusuf Ragueh, numéro deux de l’état-major militaire, qui a pris le commandement de l’armée de terre.
Depuis cette batterie de décisions, Mogadiscio vit au rythme d’une lutte renouvelée contre l’insécurité. Bien entendu, cela perturbe le quotidien des habitants mais ceux-ci semblent comprendre l’enjeu et soutenir la bataille de la sécurité.
Nouvelles internationales
L’ONG Vanguard Africa appelle à plus de soutien à la démocratie en Afrique et ailleurs
A l’occasion du troisième anniversaire de l’ONG Vanguard Africa de défense de la démocratie, basée à Washington aux États-Unis d’Amérique, son directeur fondateur, Jeffrey Smith, publie sur son site une tribune dans laquelle il appelle les décideurs internationaux et autres bailleurs de fonds à ne pas traiter, en Afrique et ailleurs, les seuls symptômes des maux mais aussi les causes. Les symptômes sont les méfaits de la mauvaise gouvernance, que ce soit sur la santé, sur l’éducation, ou sur l’économie, tandis que les causes sont liées à l’absence ou au déficit de démocratie. Jeffrey Smith ne se contente pas d’affirmer une conviction acquise sur le terrain qu’il fréquente depuis des années dont les dernières avec Vanguard Africa, il avance à l’appui les conclusions d’études sérieuses. Ainsi, il cite un rapport de l’Institut pour les études sur la sécurité qui établit que la démocratie contribue régulièrement au développement, à la bonne gouvernance et à la croissance économique. Il cite encore un rapport du Centre pour l’entreprise internationale privée qui constate que les démocraties rendent des comptes aux peuples plutôt qu’à l’élite et qu’elles sont plus susceptibles de maintenir l’État de droit et de produire de bons services publics. Ce qui est logique car les autocrates et autres adeptes de l’abus de pouvoir ne sont pas soumis, eux, à la pression saine du contrôle démocratique.
États-Unis : Vives réactions après la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Plateau du Golan par le président Trump
Dans une décision signée le 25 mars dernier, en présence du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le président Donald Trump a reconnu la souveraineté d’Israël sur le Plateau syrien du Golan que l’État hébreux avait occupé durant la guerre de 1967. La mesure a suscité de vives réactions à travers le monde et a été dénoncée, car elle est contraire au droit international.
Cette mesure est d’autant plus grave qu’elle menace, au-delà du Moyen Orient, la paix internationale en créant un fâcheux précédent. En effet, elle envoie le signal que chaque pays puissant peut envahir ses voisins plus faibles et annexer une portion de leur territoire national.
France : Le président Macron nomme Sibeth Ndiaye porte-parole du gouvernement
Dans un mini-remaniement opéré dimanche 31 mars 2019, suite à la démission pour participation aux prochaines élections européennes de Nathalie Loiseau, secrétaire d’État aux affaires européennes, le président Emmanuel Macron a nommé Madame Sibeth Ndiaye, 39 ans, porte-parole du gouvernement. Cette fidèle de la première heure remplace à ce poste un autre fidèle, Monsieur Benjamin Griveaux, qui brigue la mairie de Paris dans les élections municipales à venir.
Avec cette promotion ministérielle, l’ancienne étudiante sénégalaise en France, où elle a fait des études de philosophie politique et d’économie de la santé, poursuit son beau parcours. Après avoir fait ses classes au Parti socialiste où elle a notamment fait partie des cabinets de Claude Bartolone à la présidence de l’Assemblée nationale et du ministre Arnaud Montebourg à l’économie puis du successeur de ce dernier, Emmanuel Macron, elle a suivi le futur Chef de l’État dès ses premiers pas vers l’Elysée.
Aux côtés d’Ndiaye, entrent au gouvernement deux autres secrétaires d’État, Amélie Montchalin et Cédric O, qui héritent respectivement des portefeuilles des affaires européennes et du numérique.