Nouvelles nationales
Tirs de militaires sur des civils dans la région de Dikhil
Dans la région de Dikhil, au sud-ouest du pays, des militaires du groupement local de l’armée djiboutienne ont tiré sur des civils et en ont blessé deux. Les faits se sont produits dans la nuit du 11 au 12 avril 2019 sur la piste reliant Dikhil-ville à As-Eyla. Les militaires étaient en patrouille à Shekeyti lorsqu’ils ont tiré sur des véhicules de transport en commun avec à leur bord des civils à destination d’As-Eyla, touchant deux hommes parmi les passagers.
La mission que met en avant par le commandement militaire local pour justifier l’opération de patrouille et le recours au feu, est la lutte contre la contrebande.
Ce n’est pas la première fois que des militaires tirent sur des civils à Djibouti au nom de la lutte contre la contrebande, que ce soit aux abords de la capitale, dans la région d’Ali-Sabieh à l’est du pays ou dans la région de Dikhil au sud-ouest.
Cela pose sérieusement la question de la légalité de cette de la participation de l’armée à ce qui relève du service des douanes. Cela pose aussi la question de l’usage des armes contre des civils sans défense.
En tout état de cause, ces tirs récurrents qui multiplient les blessés et morts constituent autant de violations des droits humains.
Les disparitions d’enfants se multiplient à Djibouti-ville
Ces derniers mois, l’on assiste à Djibouti-ville à une multiplication des cas de disparitions d’enfants. Dans la plupart des quartiers populaires de la capitale, sont signalés des enfants disparus. De la petite enfance à l’adolescence, tous les âges sont concernés. Certaines disparitions sont communiquées sur les réseaux sociaux, d’autres non.
La Voix de Djibouti s’est intéressée au sujet et n’a trouvé aucune enquête de police ou de gendarmerie qui ait abouti à des résultats. Les cas sur lesquels LVD s’est penchée, restent irrésolus.
Par son ampleur comme par sa fréquence en une période de temps aussi courte, ce phénomène est inhabituel. Il ne peut pas relever de simples fugues d’enfants. Il s’agit vraisemblablement de cas d’enlèvements.
Enlèvements par qui ? Dans quel but ? Et pourquoi la police et la gendarmerie ne parviennent-elles pas à des résultats de nature à enrayer le phénomène ? A quoi servent les formations de nos gendarmes et autres policiers à la protection de l’enfant ? A suivre.
Les jeunes diplômés infirmiers connaissent un chômage massif malgré les besoins de la Santé publique dans ce métier
Pas moins d’une quarantaine de jeunes infirmiers, tous titulaires de leur diplôme de licence en soins infirmiers, délivré par l’Institut supérieur des sciences de la santé de Djibouti, sont au chômage depuis six mois. Ils ont frappé à toutes les portes de l’État et du secteur privé pour trouver un emploi, en vain. Ils ont même écrit au président Ismaël Omar Guelleh.
Pourtant, un besoin criant d’infirmiers existe à la Santé publique selon nos informations. Pas moins de 70 postes d’infirmiers seraient vacants dans le seul hôpital général Peltier suite au départ en masse de ses agents de santé.
Le directeur général de Peltier, principal hôpital du pays, invoque un manque de ressources budgétaires. Selon un jeune infirmier chômeur contacté par LVD, ce responsable leur a juste proposé de les recruter pour un salaire de 28000 FD par mois, offre qu’ils ont rejetée comme peu sérieuse.
Révoltés, ces jeunes infirmiers diplômés ont manifesté devant le Palais présidentiel dimanche 14 avril 2019 pour réclamer de l’emploi. Comme toujours, le pouvoir leur a répondu par la répression : des éléments de la garde républicaine les ont arrêtés et confiés à la police pour détention. Ils ont été relâchés plus tard dans la journée.
L’ancien directeur de la CNSS jeté en prison
Jeudi 11 avril 2019, l’ancien directeur de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Hassan Robleh Obiseh, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt à la prison centrale Gabode. Selon nos informations, il est accusé de corruption. D’où la question que beaucoup se posent à Djibouti de savoir s’il est le seul coupable si corruption il y a eu durant sa direction. Certaines sources signalent l’influence sur Hassan Robleh Obsieh de l’actuel ministre de la Santé et ancien gendre du chef de l’État, Djama Elmi Okieh, ainsi que de son ex-épouse, Haibado Ismaël Omar.
Nouvelles régionales
Éthiopie : Les violences entre Oromos et Somalis reprennent encore
Les violences intercommunautaires ont encore repris entre Somalis et Oromos en Éthiopie. Elles ont repris dans la ville de Dire-Dawa, ou encore à Deka Sifti District.
A Dire-Dawa, ce sont les Oromos locaux qui sont passés à l’attaque vendredi 12 avril 2019 contre les Somalis de la ville. Ils en ont blessé plusieurs.
Ailleurs, à Deka Sifti District, certaines sources font état de plusieurs morts et blessés parmi les Somalis. Cette fois, ce sont des hommes portant l’uniforme militaire fédéral, que certains présentent comme des militaires fédéraux basés au Negele District of Oromia, qui seraient passés à l’offensive contre des civils somalis jeudi 11 avril 2019, tuant au moins sept personnes et en blessant plusieurs autres. Les victimes sont des habitants du village Hilowayn de Deka Sifti District en région somalie, non loin de la frontière avec l’Oromia.
Ces violences coïncident avec la tenue à Dire-Dawa d’une réunion quadripartite de pacification intercommunautaire regroupant les dirigeants des régions somalie, hararie et oromo ainsi que des ministres fédéraux. De sorte que cette soudaine reprise des violences apparaît pour certains comme une tentative de torpiller les efforts de pacification des autorités régionales et fédérales.
Soudan : Malgré la chute d’Omar el-Bechir et la démission de son successeur, la mobilisation populaire se poursuit
Au Soudan, le peuple persiste et signe. Malgré la chute d’Omar el-Béchir jeudi 11 avril 2019 et la démission de son successeur, le général Awad Ibn Ouf, dès le lendemain vendredi 12 avril, les Soudanais poursuivent les manifestations pour obtenir le changement. Ils sont toujours emmenés par l’association des professionnels du Soudan qui regroupe huit professions (avocats, journalistes, médecins, pharmaciens, universitaires, vétérinaires, etc.), car les syndicats officiels sont discrédités par leur proximité avec l’ancien régime.
Le nouveau chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir au nom de la transition vers la démocratie, le général Abdel Fatah al-Burhane, s’est adressé à la population dès samedi et s’est engagé à éliminer ‘’les racines du mal de l’ancien régime’’. Il a annoncé la libération de tous les manifestants arrêtés depuis le début de la révolte, la levée du couvre-feu nocturne et la traduction en justice es auteurs des crimes commis contre les manifestants. De même, il a reçu les meneurs de la contestation. Puis, dimanche, il a demandé aux partis politiques et à la société civile de s’accorder sur une personnalité pour occuper les fonctions de premier ministre de transition.
Reste que la mobilisation populaire se poursuit et que la pression internationale monte sur la junte, notamment de la part de l’Union africaine qui l’a sommée lundi de transférer le pouvoir aux civils dans les 15 jours.
Somaliland : Le journaliste Abdi God se plaint de menaces de mort du pouvoir djiboutien en lien avec l’affaire Ahmed Osman Guelleh
Abdi God Abess, un journaliste de télévision bien connu du Somaliland, s’est plaint le 11 avril 2019 sur Star TV d’avoir reçu des messages vocaux porteurs de menaces de mort depuis Djibouti. Selon ces messages vocaux, diffusés par Star TV et que le journaliste attribue à la sécurité politique djiboutienne, sa vie est en danger suite à ses commentaires télévisés sur l’affaire qui oppose l’homme d’affaires djibouto-somalilandais Ahmed Osman Guelleh au pouvoir djiboutien.
Indigné, le journaliste a déclaré qu’il ne céderait ni aux menaces ni à la corruption et que s’il lui arrivait quelque chose, ce serait le fait de la famille présidentielle djiboutienne.
La LVD condamne ces menaces visant son confrère Abdi God Abess, car aucun journaliste ne doit craindre pour sa vie en raison de son travail.
Rappelons que la justice djiboutienne avait adressé aux autorités somalilandaises une demande d’extradition concernant Ahmed Osman Guelleh au sujet d’un prêt non-remboursé auprès de la Banque pour le commerce et l’industrie Mer Rouge (BCIMR) de Djibouti. Réagissant à cette demande d’extradition, Ahmed Osman Guelleh accuse la famille présidentielle djiboutienne de l’avoir dépouillé de ses biens, et notamment de ceux donnés en garantie dans le contrat de prêt avec la BCI MR, ce qui expliquerait son non-remboursement.
Le président seychellois sous la mer pour alerter le monde sur le climat
Dimanche 14 avril 2019, le président des Seychelles, Monsieur Danny Faure, a pris la parole depuis un sous-marin, à 120 mètres de profondeur dans l’Océan indien, pour alerter le monde sur le changement climatique. Il a particulièrement plaidé pour la protection des océans, victimes d’une forte pollution, surtout au plastique.
Les Seychelles, archipel africain de l’Océan indien, est particulièrement exposé aux effets du changement climatique. Le pays est notamment menacé par la montée du niveau des océans et par la pollution au plastique qui ramène des tonnes de déchets sur ses côtes.
Nouvelles internationales
Incendie dévastateur à la cathédrale Notre-Dame de Paris
Un incendie s’est déclaré lundi 15 avril 2019 entre 18 et 19 heures à la cathédrale Notre-Dame de Paris en France. Ce monument vieux de 850 ans, est à la fois un édifice spirituel et un lieu de mémoire, ce qui en fait un élément majeur du patrimoine culturel français et explique son intérêt touristique. L’église a subi de lourds dommages mais sa structure a été préservée par les pompiers.
Le président français, Monsieur Emmanuel Macron, qui a annulé le discours à la Nation où il devait annoncer des réformes inspirées par le grand débat national lancé en janvier dernier, s’est rendu sur place, promettant la reconstruction de l’édifice.
Déjà, les contributions des Français et du reste du monde à la reconstruction de Notre-Dame de Paris ont commencé.
Finlande : Les sociaux-démocrates gagnent les élections législatives
En Finlande, les élections législatives qui se sont tenues dimanche 14 avril 2019 ont été remportées par les sociaux-démocrates dirigés par Antti Rinne. Ils ont gagné 40 sièges sur les 200 que compte le Parlement finlandais. C’est le premier succès depuis 1999, car s’ils ont participé à des coalitions gouvernementales depuis cette année-là, les sociaux-démocrates n’en ont jamais pris la tête. Ils devraient donc former le prochain gouvernement de coalition.
Mais le parti d’extrême droite Les Vrais Finlandais a également fait une percée électorale et est arrivé second avec 39 sièges, devançant d’un siège les conservateurs. Il a fait campagne sur les thèmes de l’immigration et du déni du changement climatique.
Cette poussée de l’extrême droite est l’un des défis qui attendent le prochain gouvernement finlandais dirigé par les sociaux-démocrates.