Les cheminots djiboutiens en grève
Les cheminots djiboutiens, au nombre de 160 salariés selon nos informations, ont entamé un mouvement de grève dimanche 9 juin 2019. Ils l’ont fait pour protester contre les conditions de travail qui leur sont réservées par la direction de la Société djiboutienne de chemin de fer (SDCF) où sont représentés les puissants intérêts chinois qui ont financé et réalisé la reconstruction de la ligne ferroviaire reliant Djibouti-ville à Addis-Abeba dont notre pays possède près de 82 kilomètres.
Les cheminots, qui sont bien formés, revendiquent la libération de leurs 9 collègues détenus, la réintégration des collègues abusivement licenciés, un contrat de travail à durée indéterminée (ils travaillent actuellement sous contrat à durée déterminée), une augmentation de leurs des salaires qu’ils jugent bas pour le travail fourni et la cessation du harcèlement dont ils sont victimes au travail. Bref, ils réclament le respect de leurs droits sociaux et humains.
Cette grève générale intervient après l’arrestation le 26 mai 2019 de plusieurs cheminots par la gendarmerie et l’incarcération de 9 d’entre eux à la prison centrale Gabode. Ces 9 cheminots ont été mis en liberté provisoire le 30 mai dernier par la chambre correctionnelle du tribunal de première instance, puis re-arrêtés par la gendarmerie ces derniers jours.
Les examens de l’enseignement secondaire suspectés d’irrégularités
Des témoignages concordants recueillis par La Voix de Djibouti font état d’anomalies autour des examens du Brevet d’enseignement fondamental (BEF) et du baccalauréat à Djibouti.
Selon ces sources, les copies du Brevet d’enseignement secondaire, qui a remplacé le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) depuis la loi portant réforme éducative du 10 août 2000, ont été mal corrigées. Ces sources dénoncent des délais de correction trop courts, un nombre de copies trop élevé par correcteur, du désordre dans le classement des copies mais aussi un déficit de double correction. Toutes choses qui jettent le doute sur les notes obtenues par les candidats. Ces témoignages attribuent la responsabilité des anomalies à la mauvaise gestion de l’examen par la direction de l’enseignement fondamental. Cette dernière serait peu portée sur la concertation et peu efficace dans son fonctionnement solitaire.
Quant à l’examen du baccalauréat, il fait l’objet d’accusations encore plus graves. Ce sont des fuites d’épreuves qui sont dénoncées. Selon nos informations, ces fuites sont le fait d’individus impliqués dans la chaîne de gestion de l’examen qui n’hésitent pas à monnayer des copies d’épreuves aux candidats ou à des parents de candidats.
Ce sont là des accusations lourdes qui, si elles sont confirmées, remettent en question la valeur des examens et des diplômes qui les sanctionnent mais aussi la crédibilité des autorités éducatives, à commencer par le ministre et ses principaux subordonnés. Il est donc urgent de réagir.
Rappelons que, à Djibouti, la qualité des enseignements-apprentissages comme de la gouvernance éducative, n’a cessé de baisser depuis les années 1990 et encore plus depuis la réforme de 2000.
Djibouti accusé d’accueillir des navires iraniens
Selon certains médias internationaux, les autorités djiboutiennes accueillent des navires iraniens de guerre en dépit de la rupture officielle de leurs relations diplomatiques avec ce pays voilà plus de trois ans et leur alignement non moins officiel sur la coalition saoudienne engagée dans la guerre contre les Houthis au Yémen.
Le pouvoir djiboutien a rejeté ces accusations dimanche 9 juin 2019 et les qualifie de ‘’fausses’’ et de ‘’pur mensonge’’ dans un communiqué de la présidence de la République qui reprend les propos du commandant du Port de Djibouti, Monsieur Mohamed Moussa Abar. ‘’Notre pays n’accueille aucun navire de guerre en provenance de l’Iran’’, cite le communiqué présidentiel. Le texte ajoute que, au-delà du démenti, ‘’le communiqué réaffirme la position officielle de Djibouti, partenaire efficient de la coalition démocratique mondiale contre les régimes connus pour leur propension avérée à l’instabilité’’.
Pourtant, Djibouti est régulièrement accusé, sous le régime d’Ismaël Omar Guelleh, d’être un facteur d’instabilité dans la région, notamment à travers un réseau de trafics d’armes dans lequel certains de ses dignitaires seraient impliqués. De plus, le pouvoir djiboutien n’a pas la réputation d’être démocrate et il est régulièrement pointé du doigt pour violations des droits humains.
Nouvelles régionales
Mali : Un nouveau massacre de civils
Une nouvelle attaque meurtrière a frappé un village malien dimanche 9 juin 2019, selon une information émanant du ministère malien de la Défense. Elle a été perpétrée par des hommes armés contre un village dogon dénommé Sobanekou de la région de Bandiagara, au centre du pays. Pas moins de 95 personnes ont été tuées et 19 autres portées disparues. Selon l’Agence France presse (AFP), citant une source locale, le village a quasiment été rayé de la carte.
S’agit-il d’une action de vengeance de Peuls ou d’une opération terroriste destinée à entretenir le climat d’insécurité et de terreur dans le pays ? La question demeure pour le moment sans réponse.
Rappelons que des violences qualifiées d’inter-ethniques ont fait de nombreux morts entre pasteurs nomades peuls et agriculteurs dogons ces derniers temps. Certaines sources parlent de plusieurs centaines de personnes. En tout cas, pas plus tard qu’au mois de mars 2019, 150 Peuls ont été massacrés dans le village Ogossagou de la région de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso. Les rescapés ont accusé des chasseurs dogons du massacre. C’est l’attaque récente la plus meurtrière.
Le Mali est en proie à la violence sanglante depuis plusieurs années avec l’existence de plusieurs groupes terroristes, souvent d’obédience jihadiste. Ils n’hésitent pas à instrumentaliser, là où il y en a, les rivalités ancestrales entre communautés voisines.
Soudan : Médiation du Premier ministre éthiopien et visite du sous-secrétaire d’État américain aux affaires africaines
Le Premier ministre éthiopien s’est rendu vendredi 7 juin 2019 à Khartoum au Soudan où il a rencontré le Conseil militaire de transition ainsi que les représentants de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) qui incarne la révolution pacifique. Il leur a proposé sa médiation pour sortir de la rupture que connaissent les négociations entre les deux camps depuis le massacre de plusieurs dizaines de manifestants par des unités de la Force de soutien rapide (FSR) dirigée par Mohamed Hamdan Dogolo dit Hemeti. Celui-ci n’est autre que le numéro deux du Conseil militaire de transition.
Les deux parties ont accepté l’offre de médiation du premier ministre éthiopien qu’elles considèrent comme crédible. Il faut dire que Dr Aby Ahmed Ali arrive auréolé des succès qu’il a enregistrés dans l’apaisement politique de son pays et dans le retour à la paix avec l’Érythrée voisine. D’ailleurs, à l’issue de ses contacts, le dirigeant éthiopien s’est déclaré pour une transition démocratique rapide, signe qu’il croit à une issue positive des négociations.
Par ailleurs, le sous-secrétaire d’État américain aux affaires africaines, Tibor Nagy, est attendu à Khartoum cette semaine. A son agenda, la cessation des attaques contre les civils et la reprise des négociations politiques.
Washington soutient le transfert du pouvoir aux civils pour un renouveau démocratique.
Nouvelles internationales
Médecine : Un Prix Nobel accuse l’industrie pharmaceutique de faits graves
Docteur Richard J. Roberts, Prix Nobel 1993 de médecine, accuse les grands laboratoires pharmaceutiques de privilégier leurs intérêts financiers dans la recherche et le développement des médicaments et de dévoyer ainsi le progrès scientifique en la matière. ‘’Les médicaments qui guérissent ne sont pas rentables et ne sont donc pas développés par les laboratoires pharmaceutiques, qui parallèlement développent des médicaments qui chronicisent les maladies et doivent être consommés de manière ininterrompue’’, a-t-il déclaré dans une interview au magazine PijamaSurf. Et de s’indigner : ‘’Cela est-il normal que l’industrie de la santé soit régie par les mêmes valeurs et principes que le marché capitaliste, lesquels ressemblent beaucoup à ceux de la mafia’’. Et il sait de quoi il parle car, affirme-t-il, ‘’j’ai vu, dans certains cas, des chercheurs dépendant de fonds privés qui auraient pu découvrir des médicaments très efficaces qui auraient pu complètement venir à bout de certaines maladies’’.
A la question de savoir pourquoi les hommes politiques n’interviennent pas, Dr Roberts déclare : ‘’Dans notre système, les politiciens ne sont que des employés des gros capitaux qui investissent ce qui est nécessaire pour assurer la victoire de leurs poulains, et s’ils ne sortent pas vainqueurs, ils achètent les élus’’.
Voilà qui n’est point rassurant et appelle une réaction salutaire du grand public.
Deuxième guerre mondiale : 75ème anniversaire du D-day ou Jour J
Après une cérémonie commémorative tenue mercredi 5 juin 2019 au Royaume-Uni, lieu de départ de l’offensive, le 75ème anniversaire du débarquement des forces alliées sur les plages de Normandie en France, alors occupée par les nazis, a été célébré jeudi 6 juin au Calvados, sur le site même de cette opération militaire majeure.
Ce débarquement du Jour J du 6 juin 1944, qui a ouvert la voie à la libération de la France et à la victoire sur Hitler, a mobilisé plus de 150 000 soldats venus de 12 pays différents. Beaucoup y ont péri, d’autres ont subi des blessures.
75 ans après, les survivants encore en vie sont de moins en moins nombreux et ceux qui ont fait le déplacement ont revécu avec une émotion particulière un évènement qui les a marqués à jamais. Ils ont été salués par de nombreux Français reconnaissants.
Du côté officiel, le président français, Emmanuel Macron, a été rejoint par le président américain, Donald Trump, pour assister à ce 75ème anniversaire du débarquement en France.
Rappelons que notre pays, Djibouti, a participé à la libération de la France durant la Seconde guerre mondiale à travers les fameux bataillons somalis dont de nombreux membres ont péri dans les combats.