Nouvelles nationales
Relaxe des dix cheminots poursuivis mais arrestation de deux autres
Comme prévu, les dix jeunes cheminots qui avaient été arrêtés le 26 mai 2019, placés sous mandat de dépôt le 27 mai puis mis en liberté le 30 du même mois, ont comparu libres devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Djibouti jeudi 13 juin 2019. Sous le chef d’accusation de coups et blessures sur des membres de l’administration de la Société djiboutienne de Chemin de fer (CDCF) dont un représentant des intérêts chinois.
Après débat contradictoire et délibérations, ils ont tous été relaxés. Avec pour deux d’entre eux, une peine trois mois de prison avec sursis ainsi que deux amendes respectives 50.000 et 100.000 francs Djibouti. La chambre correctionnelle a donc trouvé le dossier de l’accusation bien maigre pour ne pas dire vide.
Ces dix cheminots qui ont retrouvé la liberté sont :
-Yonis Aden Cheik,
-Moustapha Osman Djama,
-Fayçal Houssein Darar,
-Mohamed Ali Chireh,
-Saïd Abdourahman Ali,
-Radwan Omar Kayad,
-Houssein Youssouf Houssein,
-Mohamed Idriss Moussa,
-Abdallah Mohamed Ahmed,
-Abdourahman Atteyeh Hared.
Mais comme les cheminots ont poursuivi leur mouvement de grève, deux de leurs délégués ont été arrêtés dès lundi 17 juin par la gendarmerie. Il s’agit de : Mohamed Ibrahim Ahamad dit Hadi et Mohamed Omar Saïd dit Figo.
Cela semble être un acte d’intimidation, un de plus, pour forcer les cheminots à reprendre le travail sans que leurs revendications ne soient satisfaites.
Vague d’arrestations dans les rangs des enseignants du secondaire
Pas moins de seize enseignants du secondaire ont été arrêtés par la police jeudi 13 juin 2019 puis placés sous mandat de dépôt à la sinistre prison centrale Gabode dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juin 2019. Seule la professeure de philosophie Oumalkhaire Robleh, a été mise en liberté provisoire. Parmi ces enseignants, figurent Abdoulkader Kassim, Ahmed Youssouf, Moussa Djama, Abdoumahin Hassan, Abdourazak Ibrahim, ou encore Youssouf Mohamed.
Ces seize enseignants ainsi que les deux non-enseignants ont comparu devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance lundi 17 juin 2019. L’audience qui était initialement prévue pour le mardi 18 juin a donc été avancée d’un jour. Dix-sept d’entre eux ont comparu depuis la prison centrale Gabode connue pour ses dures conditions de détention.
Mais le tribunal n’a pas rendu sa décision lundi. Il a renvoyé l’affaire à hier jeudi 20 juin 2019.
La ville d’Ali-Sabieh frappée par une épidémie de diarrhées
Depuis une dizaine de jours, la ville d’Ali-Sabieh, au sud-est du pays, connaît une épidémie de diarrhées.
Pas moins de quarante personnes, pour la plupart des enfants et personnes âgées, ont été en été hospitalisées à l’hôpital d’Ali-Sabieh. Sans qu’elles n’y reçoivent les soins nécessaires, car cet hôpital régional manque de l’essentiel en termes de médicaments et de matériels essentiels.
Selon une enquête menée par La Voix de Djibouti, l’épidémie serait liée au déficit de propreté de la ville où les ordures ménagères s’entassent dans les quartiers et à la pollution de l’eau du robinet en raison de trous non-réparés par l’ONEAD dans les conduites d’amenée.
Il s’agirait donc d’une épidémie liée à la mauvaise gouvernance locale.
Nouvelles régionales
Égypte : Mort en prison du président Mohamed Morsi
Le président démocratiquement élu d’Égypte, Mohamed Morsi, est décédé lundi 17 juin 2019 d’un malaise qui l’a frappé alors qu’il comparaissait devant un tribunal du Caire. Il était en prison depuis le coup d’État du général Abdoulfatah Sissi qui l’a destitué dans la nuit du 2 au 3 juillet 2013.
Il avait été démocratiquement élu le 17 juin 2012 dans la foulée du Printemps arabe qui avait provoqué la chute du dictateur Hosni Moubarak et ouvert le pays à la démocratie.
Le Bureau des droits de l’Homme des Nations-Unies a demandé mardi 18 juin ‘’une enquête indépendante et minutieuse’’. Le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme a déclaré : ‘’Toute mort soudaine en prison doit être suivie d’une enquête rapide, impartiale et transparente menée par un organe indépendant afin de faire la lumière sur la cause du décès’’.
En attendant cette enquête, des témoignages et rapports concordants révèlent que le président Mohamed Morsi a connu de dures conditions de détention, des conditions qui le privaient même de l’accès aux médicaments.
Human Rights Watch dénonce le refus d’accès à l’école que subissent les filles enceintes et jeunes mères dans de nombreux pays africains
Dans un communiqué publié le 16 juin 2019, Human Rights Watch (HRW), l’organisation de défense des droits de l’Homme basée à New York aux États-Unis d’Amérique, a rappelé que les adolescentes qui tombent enceintes et autres jeunes mères se voient refuser l’accès l’école à travers le continent africain, même si des progrès ont été enregistrés dans certains pays. Elle a souligné que, selon les Nations-Unies, l’Afrique est le continent qui a le plus fort taux de grossesse précoce dans le monde, notant que ‘’si beaucoup de grossesses sont non planifiées, d’autres sont le résultat de mariages précoces que les gouvernements africains échouent à combattre’’. Parmi les autres causes de ces grossesses précoces, poursuit Human Rights Watch, il y a l’exploitation sexuelle, le viol, le manque d’information sur la sexualité et la reproduction mais aussi le non-accès au planning familial et à la contraception. Dans les crises humanitaires, y compris celles liées à la guerre et aux catastrophes naturelles, ajoute l’ONG, les jeunes filles et jeunes femmes sont très exposées à la violence et à l’exploitation sexuelles et encourent d’autant le risque de grossesses non-désirées.
C’est à l’occasion de la journée de l’Union Africaine pour l’enfant que Human Rights Watch a rappelé ces tristes réalités. ‘’ A travers le continent, un nombre choquant de filles deviennent mères avant qu’elles ne grandissent elles-mêmes, y compris celles prises dans les crises humanitaires’’ a déclaré Elin Martinez, chercheur sur les droits de l’enfant à Human Rights Watch. ‘’Beaucoup de mères adolescentes ne retournent pas à l’école parce que l’école les exclut ou leurs parents ne les laissent pas poursuivre leur scolarité’’.
Soudan : Washington y nomme un envoyé spécial
Les États-Unis d’Amérique ont nommé un envoyé spécial au Soudan en la personne de Donald Booth. Cet homme d’expérience, qui a notamment servi somme envoyé spécial au Soudan et au Sud-Soudan de 2013 à 2017 sous l’administration d’Obama, aura pour mission d’obtenir un règlement politique pacifique à la crise soudanaise.
Cette nomination intervient après la récente répression sanglante des manifestants devant l’état-major de l’armée, suivie d’une grève générale qui a paralysé le pays. D’ailleurs, les représentants des manifestants accusent le Conseil militaire d’exactions récurrentes.
C’est donc en liaison avec le Premier ministre éthiopien, Aby Ahmed, dont la médiation a été acceptée par le Conseil militaire et les représentants des manifestants, qu’agira Donald Booth.
Nouvelles internationales
Iran-États-Unis : une escalade lourde de risques
Après le sabotage voilà un mois de quatre pétroliers dont deux saoudiens en mer d’Oman, deux autres ont été attaqués jeudi 13 juin 2019 dans la même zone maritime. Les équipages des deux navires ont été secourus par l’Iran, mais cela n’a pas empêché les États-Unis de l’accuser d’avoir commis cette attaque. A l’appui de ses accusations, Washington a diffusé une vidéo. Mais le document ne s’est pas révélé assez probant. Ainsi, l’armateur japonais de l’un des deux navires, le méthanier Kokuka Courageous, s’est montré réservé à l’égard de la vidéo. L’Union européenne se montre également prudente sur l’origine de l’attaque, à l’exception de Londres qui s’aligne sur Washington.
Reste que, au-delà des faits et de leur responsabilité, ce nouvel épisode de tension entre Téhéran et Washington pointe une logique d’escalade lourde de risques.
En effet, la Maison Blanche semble vouloir accroître ses forces dans la région du Golfe arabo-persique pour intensifier la pression sur l’Iran. Il s’agit d’intensification puisque le pays subit déjà de lourdes sanctions économiques depuis la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord nucléaire négocié par l’administration Obama avec Téhéran.
Or, avec cette pression américaine qui va crescendo, le risque est que le régime iranien se sente sérieusement menacé et réagisse en mode survie, c’est-à-dire avec tous ses moyens. Et un tel scénario, dans une région travaillée par des crises et tensions multiples, ouvrirait la porte à l’embrasement et à une grave crise économique mondiale.
Rappelons que la région autour du Golfe renferme la moitié des réserves mondiales de pétrole et qu’il y circule plus de 2400 pétroliers chaque année sous l’œil de la 5ème flotte de la marine américaine. Par le seul détroit d’Ormuz, qui conduit au Golfe d’Oman, il passe 20% du pétrole mondial et 30% du gaz naturel liquéfié. Soit une partie importante des exportations saoudienne, iranienne, irakienne, émiratie et qatarie.
Pour l’instant, le marché du pétrole ne semble pas s’affoler. Mais en sera-t-il longtemps ainsi ?