Les partis africains membres de l’Internationale socialiste (IS) se sont réunis les 16 et 17 juin 2023 à Niamey au Niger. C’était une réunion tenue au titre du Comité Afrique de l’IS. Le MRD, le plus ancien parti djiboutien d’opposition, membre de l’Internationale socialiste (IS), y a participé.
Présidée par le président sortant du Comité, Monsieur Bokari Treta du Rassemblement Pour le Mali (RPM), en présence de la Secrétaire générale de l’IS, Madame Benedicta Lasi du National Democratic Congress (NDC) du Ghana, la réunion a été accueillie par le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS)-Tarayya, formation progressiste qui dirige démocratiquement le Niger depuis 2011. Une vingtaine de partis représentant des pays africains de l’ouest, de l’est, du centre, du nord et du sud du continent, se sont ainsi retrouvés dans la salle des conférences de l’hôtel Bravia, le plus grand de Niamey.
A l’ordre du jour des travaux, ‘’la consolidation de la démocratie et le renforcement des capacités des États dans la région africaine’’, une thématique pertinente compte tendu de la situation politique, notamment au plan institutionnel et démocratique, dans de nombreux pays africains. Était également prévue l’élection d’un nouveau président à la tête du Comité Afrique de l’IS.
De nombreux orateurs ont pris la parole sur le sujet comme sur les questions diverses. Cela a permis un débat riche et des échanges constructifs d’idées et d’expériences. Illustration parmi d’autres de la qualité des travaux, le PNDS, une formation dont le bilan socio-économique et démocratique a été salué par les participants, a mis en avant les facteurs suivants de nature à favoriser la démocratie et l’État de droit en Afrique : ‘’renforcement des institutions démocratiques indépendantes et création d’un État fort, organisation d’élections régulières et crédibles, non-trituration de la constitution pour s’incruster au pouvoir, victoire sur le terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes, mise en œuvre de plans de développement répondant aux besoins des populations, bonne gouvernance et lutte contre la corruption, reconversion des mentalités à tous les niveaux (gouvernants, gouvernés, société civile), préservation et entretien des vrais contre-pouvoirs (justice, opposition politique, société civile, médias), amélioration du capital humain (éducation) et de l’emploi des jeunes, renforcement des capacités ainsi que de l’autonomie et de la participation politique des femmes, amélioration de l’efficacité et de la crédibilité des organisations régionales et sous-régionales pour la bonne gouvernance et la stabilité des États membres.’’
Soulignons que, avec le président Issoufou Mahamadou, le PNDS, regardé comme une source d’inspiration par ses pairs présents, s’est vu démocratiquement confier deux mandats présidentiels successifs assortis d’une majorité parlementaire. De même, et à la faveur de l’élection présidentielle de décembre 2020- février 2021, le parti a réalisé la première alternance démocratique au pouvoir depuis l’indépendance du Niger. Ainsi, l’actuel président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, issu du PNDS comme Issoufou Mahamadou, a démocratiquement succédé à son prédécesseur et camarade dont il était le ministre de l’Intérieur. Il n’y a donc eu ni trituration de la constitution ni coup d’État.
Un autre élément à retenir des travaux de Niamey est que la consolidation de la démocratie et le renforcement des États africains passent également par des partis démocratiques forts, capables de conquérir le pouvoir et de rendre plus forts la démocratie et l’État de droit dans les différents pays du continent. Cela implique, de la part des partis socialistes et socio-démocrates d’Afrique, des projets politiques fédérateurs autour de leurs valeurs fondamentales : égalité, justice sociale, solidarité et progrès. Cela implique aussi une solidarité agissante entre partis frères afin que toutes les formations progressistes soient tirées vers le haut.
Au deuxième jour de la rencontre, s’est déroulée l’élection à la présidence du Comité Afrique de l’IS, le mandat du président Bokari Treta arrivant à son terme. Un seul candidat s’est présenté en la personne de Monsieur Saleh Kebzabo, président de l’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR) et premier ministre du Tchad. Porteur d’un programme ambitieux, il a été élu à l’unanimité des partis présents, illustration de la cohésion des partis africains membres de l’IS.
Le nouveau président du Comité Afrique a notamment a promis de : ‘’renforcer les partenariats avec les partis partageant nos visions, donner la priorité à l’autonomisation de la femme, favoriser la solidarité sous-régionale et régionale, renforcer les capacités et le partage des connaissances au sein du Comité et des partis, améliorer la communication et la bonne gouvernance, améliorer la réactivité du Comité, notamment par la création de postes de vice-président’’.
Au cours de cette réunion de Niamey, les chefs de délégation des partis ont été successivement reçus par l’ancien président du Niger, Issoufou Mahamadou, actif à l’échelle internationale, et l’actuel président de la République, Mohamed Bazoum. Le président du MRD, Daher Ahmed Farah (DAF), qui représentait le parti, a donc rencontré l’un et l’autre. Cela dénote la fidélité de ces deux dirigeants nigériens à leurs valeurs progressistes. L’exercice du pouvoir ne les a pas pervertis…