Opinions Archives - La Voix de Djibouti https://lavoixdedjibouti.info/category/opinions/ La Voix des Sans Voix Mon, 08 Sep 2025 14:02:16 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://lavoixdedjibouti.info/wp-content/uploads/2023/08/cropped-cropped-LOGO-1-32x32.jpg Opinions Archives - La Voix de Djibouti https://lavoixdedjibouti.info/category/opinions/ 32 32 OPINION : DJIBOUTI: LES PROMESSES FIGÉES DE GUELLEH AU CONSEIL DES MINISTRES par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/09/02/djibouti-les-promesses-figees-de-guelleh-au-conseil-des-ministres-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/09/02/djibouti-les-promesses-figees-de-guelleh-au-conseil-des-ministres-par-sookeye/#respond Tue, 02 Sep 2025 14:01:55 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5744 DJIBOUTI: LES PROMESSES FIGÉES DE GUELLEH AU CONSEIL DES MINISTRES par Sookeye

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Au premier Conseil des ministres de la rentrée politique 2025, Ismaïl Omar Guelleh a une nouvelle fois fixé les grandes priorités de son gouvernement. Derrière l’apparat protocolaire et les formules solennelles, son discours révèle surtout une continuité figée, faite de slogans répétés depuis des décennies et rarement traduits en réformes concrètes.

L’Agenda 2035, une boussole illusoire

Dès l’entame, le chef de l’État a rappelé que la mise en œuvre de l’Agenda Djibouti 2035 devait rester « la principale priorité » de son gouvernement. Présenté comme un projet fédérateur, ce plan se veut l’horizon commun de toute la société. Mais près de dix ans après son lancement, il peine à dépasser le stade d’un cadre théorique. Derrière la rhétorique, les résultats restent maigres : chômage massif, pauvreté endémique et dépendance croissante à l’endettement extérieur. Le slogan de « rythme effréné » ne correspond pas à la réalité d’un pays où l’inertie administrative et la mauvaise gouvernance bloquent toute dynamique.

Réformes financières : un refrain sans effet

Autre priorité affichée : « l’accélération des réformes des finances publiques » et la mobilisation de ressources intérieures. Là encore, le discours recycle des promesses entendues à chaque rentrée depuis quinze ans. Ni l’élargissement de la base fiscale ni la transparence budgétaire n’ont véritablement progressé. Le système demeure marqué par le clientélisme, la corruption et l’opacité. L’ajustement structurel, imposé en façade pour satisfaire les bailleurs, ne s’accompagne pas d’une redistribution sociale ou d’une rationalisation réelle des dépenses.

Des infrastructures tournées vers l’extérieur

Le président a également mis en avant la modernisation des infrastructures portuaires et routières, censées renforcer l’attractivité de Djibouti comme hub régional. Mais ces projets, souvent financés par la Chine ou les pays du Golfe, répondent davantage aux logiques géostratégiques des partenaires étrangers qu’aux besoins essentiels de la population. Les ports ultramodernes contrastent avec les quartiers de la capitale privés d’eau potable, d’électricité abordable et d’emplois décents. L’économie nationale reste sous perfusion d’investissements extérieurs qui profitent à une minorité, tandis que la dette publique s’alourdit inexorablement.

Le numérique : vitrine moderniste, fracture persistante

L’adoption du Code numérique est présentée comme un tournant vers une gouvernance moderne et inclusive. En réalité, la fracture numérique persiste : internet demeure l’un des plus chers et des plus lents du continent, contrôlé par un opérateur d’État verrouillé. L’entrepreneuriat digital, brandi comme levier d’avenir, reste embryonnaire dans un pays où l’électricité coûte plus cher que dans la plupart des pays voisins et où l’accès au financement reste réservé à quelques proches du régime.

Une jeunesse sacrifiée malgré les discours

« La jeunesse au centre des politiques » : le leitmotiv présidentiel revient à chaque discours, mais il sonne de plus en plus creux. Le chômage des jeunes atteint des niveaux alarmants, frôlant les 70 %. L’éducation, sous-financée, ne prépare ni à l’emploi ni à l’innovation. La fuite des talents se poursuit, conséquence d’un système bloqué où la mobilité sociale est quasi inexistante. Les programmes de formation professionnelle et d’appui à l’entrepreneuriat se réduisent à des annonces, sans impact durable sur le quotidien de cette génération sacrifiée.

Climat et sécheresse : un échec maquillé en succès

Guelleh s’est félicité de la « riposte couronnée de succès » face à la sécheresse qui a touché la région. Or, Djibouti figure parmi les pays les plus vulnérables face aux aléas climatiques et peine à assurer un accès régulier à l’eau potable. Chaque crise révèle l’improvisation, la dépendance à l’aide humanitaire et l’absence de stratégie durable. Présenter la gestion de la sécheresse comme un succès relève davantage de la communication que de la réalité vécue par les populations rurales, parmi les plus marginalisées du pays.

Diplomatie africaine : prestige sans retombées

Autre motif de satisfaction affichée : l’élection de Djibouti à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Un succès diplomatique indéniable, mais sans retombées tangibles pour les citoyens. La contradiction saute aux yeux : à l’extérieur, Djibouti se pose en défenseur de l’unité africaine et des peuples opprimés, notamment les Palestiniens. À l’intérieur, le pouvoir muselle l’opposition, restreint les libertés et verrouille la vie politique. Le contraste entre le discours international et la réalité nationale illustre un exercice d’équilibrisme destiné avant tout à renforcer la légitimité d’un régime vieillissant.

Un pouvoir à bout de souffle

Au fond, ce Conseil des ministres n’apporte rien de nouveau. Les mêmes priorités sont répétées depuis vingt-cinq ans : modernisation, jeunesse, réformes, prospérité partagée. Mais les réalités sont implacables : chômage endémique, services publics défaillants, corruption persistante et dépendance croissante aux bailleurs. L’écart entre les promesses et la vie quotidienne s’élargit inexorablement.

En multipliant les slogans grandiloquents, le président cherche à masquer une vérité dérangeante : après un quart de siècle au pouvoir, son régime peine à proposer autre chose que des illusions recyclées. Djibouti reste prisonnier d’un modèle d’endettement et de dépendance, incapable de transformer ses ambitions en progrès réel.

Conclusion

Le discours de rentrée d’Ismaïl Omar Guelleh illustre davantage l’usure d’un pouvoir que la vision d’un avenir crédible. Derrière les références à l’Agenda 2035 et aux ambitions régionales, c’est une stratégie de diversion qui se dessine : repousser toujours plus loin l’échéance d’un développement qui n’arrive pas. Dans un pays où la pauvreté et le chômage continuent d’étrangler la majorité, la promesse d’un avenir radieux relève désormais moins d’un projet politique que d’un mirage entretenu pour gagner du temps.

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OPINION : LE CODE DU NUMÉRIQUE, UN PIÈGE POUR MUSELER LE PEUPLE par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/07/07/opinion-le-code-du-numerique-un-piege-pour-museler-le-peuple-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/07/07/opinion-le-code-du-numerique-un-piege-pour-museler-le-peuple-par-sookeye/#respond Mon, 07 Jul 2025 13:26:08 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5707 LE CODE DU NUMÉRIQUE, UN PIÈGE POUR MUSELER LE PEUPLE

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Le 1er juillet 2025 marque la promulgation à l’Assemblée nationale djiboutienne d’un texte polémique : le Code du numérique. Présenté par le régime d’Ismaïl Omar Guelleh comme une pierre angulaire de la modernité et un moteur de la « Vision 2035 » pour transformer le pays en un « hub numérique régional », ce cadre législatif semble davantage dissimuler des intentions autoritaires. Malgré les affirmations grandiloquentes des autorités concernant une très large consultation s’étendant sur deux ans, la réalité est tout autre : la société civile n’a jamais été véritablement associée à ce processus.

Loin de paver la voie à un accès universel au numérique, ce code s’apparente à un piège. Il exacerbe une fracture sociale déjà palpable et renforce l’emprise d’un régime en place depuis 1999, privilégiant la répression au détriment du bien-être citoyen. Sous le voile d’une modernité digitale, Djibouti semble opter pour l’ombre de la surveillance plutôt que la lumière de l’émancipation.

Un Accès Numérique Coûteux et Restreint

Malgré des investissements colossaux, notamment dans huit câbles sous-marins financés par la Chine, qui positionnent Djibouti comme un carrefour stratégique des flux de données vers l’Éthiopie et les pays voisins, cette façade de prospérité cache une injustice flagrante. En 2024, seuls 65 % des 1,14 million d’habitants ont accès à Internet, laissant près de 400 000 personnes, majoritairement rurales, dans l’isolement numérique.

Le coût d’accès demeure prohibitif : en 2021, 1 Go de données mobiles représentait 10,5 % du revenu national brut par habitant, contre des pourcentages nettement inférieurs au Kenya (2,7 %) et au Rwanda (1,8 %). L’acquisition d’un smartphone basique équivaut à 25 % du salaire mensuel moyen, un obstacle infranchissable pour les plus démunis. La Banque Mondiale (2024) souligne d’ailleurs des infrastructures internes déficientes qui dégradent la qualité de la connexion, à l’opposé des initiatives kényanes visant à inclure les régions marginalisées.

Un Instrument de Contrôle et de Censure

Avec 800 articles, dont 61 infractions liées aux systèmes d’information, ce code apparaît comme un outil de contrôle déguisé. Dès 2019, le régime a commencé à museler les critiques sur les réseaux sociaux, seul refuge d’expression dans un pays dépourvu de presse libre. Ces dispositions légales permettent de réduire au silence opposants et activistes sous le prétexte fallacieux de la cybersécurité, contrastant fortement avec la protection des droits numériques offerte par le Kenya.

Les retombées des investissements numériques à Djibouti profitent principalement aux élites et aux partenaires étrangers, tandis que 35,5 % des citoyens vivent sous le seuil de pauvreté (2024), malgré un PIB par habitant de 3 200 USD (2021). Conçu sans réelle concertation citoyenne, ce code risque d’intensifier la surveillance et la censure. Derrière ses ambitions régionales, Djibouti semble sacrifier les droits de sa population, transformant le numérique en un instrument d’oppression plutôt qu’en un levier de progrès

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OPINION : DJIBOUTI À LA CROISÉE DES CHEMINS: UNE NATION FACE À L’EFFONDREMENT D’UN SEUL HOMME, GUELLEH! Par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/30/opinion-djibouti-a-la-croisee-des-chemins-une-nation-face-a-leffondrement-dun-seul-homme-guelleh-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/30/opinion-djibouti-a-la-croisee-des-chemins-une-nation-face-a-leffondrement-dun-seul-homme-guelleh-par-sookeye/#respond Mon, 30 Jun 2025 14:22:50 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5730 DJIBOUTI À LA CROISÉE DES CHEMINS: UNE NATION FACE À L'EFFONDREMENT D'UN SEUL HOMME, GUELLEH!

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Une déchéance publique qui bouleverse l’opinion mondiale

Le 27 juin 2025, le défilé militaire de la fête nationale à Djibouti a révélé une réalité brutale. Ismaïl Omar Guelleh, président depuis 1999, âgé de 77 ans, est apparu d’une fragilité saisissante. Descendant de sa voiture avec peine, il chancelait, soutenu par sa garde, son regard perdu trahissant une désorientation profonde. Plus loin, Kadra Haid, la première dame, peinait à gravir une pente vers la tribune officielle, ses pas hésitants révélant une faiblesse similaire. Une vidéo clandestine, captée par des proches et relayée sur les réseaux sociaux, a échappé à la censure de la RTD, organe officiel. Vue par les djiboutiens, diplomates et invités étrangers, elle a fait le tour du monde. Dès lors, une question taraude : Djibouti peut-il conjurer le chaos face à l’incapacité de gouverner de son président et à l’appétit d’une élite avide de pouvoir ?

Une crise de légitimité qui fragilise l’État

Cette déchéance publique a pulvérisé le déni officiel d’une « parfaite santé » du couple présidentiel. Par conséquent, la méfiance s’amplifie parmi les djiboutiens et les observateurs internationaux. La population, lasse de décennies de corruption, se tient prête à se mobiliser, tandis que l’alliance BSN, coalition d’opposition, rallie les forces vives pour contrer toute tentative de coup d’État anti-constitutionnel. En outre, la gestion chaotique du pays aggrave la crise. Ainsi, l’incertitude autour de la succession de Guelleh, conjuguée à son incapacité à gouverner, menace de plonger Djibouti dans une instabilité profonde, sous le regard inquiet des partenaires étrangers, conscients de l’importance stratégique du pays dans la Corne de l’Afrique.

Une gouvernance minée par les scandales

Les scandales à répétition érodent la confiance dans les institutions. D’abord, le décret du président sur la liquidation opaque du Fonds Souverain de Djibouti, marquée par des soupçons de détournements au profit d’un Data Center appartenant à la fille du président, Fatouma Awo et son époux, indigne la population et dissuade les investisseurs. Ensuite, l’inauguration d’un édifice à 27 millions de dollars, financé par le budget national exsangue, est perçue comme un affront face à la misère généralisée. Enfin, l’autre décret du président sur la mise à l’écart du général Tahiro, successeur pressenti au général Zakaria le Chef d’État Major de l’Armée Nationale, traduit une manœuvre tribale pour maintenir le contrôle du clan présidentiel sur l’armée. Ces dérives, empreintes de népotisme, révèlent un régime en perdition, où la présidence sacrifie l’intérêt national à ses propres ambitions.

Une population au bord de la rupture

La colère gronde parmi les djiboutiens, épuisés par la corruption, le chômage endémique et un coût de la vie écrasant. Plus de la moitié de la population, majoritairement jeune, n’a connu que le règne de Guelleh, synonyme d’un avenir sans horizon. Les images du couple présidentiel, incapables d’assumer leur rôle, ont exacerbé cette frustration. Les souvenirs des manifestations réprimées de 2013 résonnent comme un avertissement : le peuple est prêt à défier le pouvoir, au prix de son sang, pour empêcher toute usurpation. En parallèle, l’alliance BSN intensifie sa campagne, mobilisant les citoyens contre tout coup d’État anti-constitutionnel ou militaire. Cette ferveur populaire, attisée par des promesses vides, pourrait déclencher une révolte sans précédent.

Une succession à haut risque

La question de la succession de Guelleh cristallise les tensions. Bien que la Constitution prévoie des mécanismes pour gérer l’incapacité d’un président, elle reste vulnérable dans un système où le pouvoir est ultra-personnalisé. À l’approche des élections de 2026, Guelleh, 78 ans, est inéligible en raison de la limite d’âge de 75 ans. Cependant, des appels, souvent portés par des personnes en uniforme, prônent un sixième mandat, défiant la loi. Une telle manœuvre, qualifiée de « coup d’État constitutionnel », risquerait de provoquer des troubles, à l’image de la crise gabonaise sous Ali Bongo. Une passation à un proche du clan, comme Hassan Gouled, serait tout aussi explosive. Malgré leur influence, les officiers « non-francophones » de l’armée, motivés par leurs richesses, semblent peu enclins à un coup militaire face à un peuple résolu….et une barrière linguistique infranchissable!

Un sursaut nécessaire pour éviter le chaos

Djibouti vacille au bord de l’abîme. Les images du couple présidentiel ont mis à nu une crise que l’élite, retranchée derrière un leader affaibli, aggrave en protégeant ses privilèges. Les partenaires internationaux – États-Unis, Chine, France, Japon – scrutent avec anxiété une situation qui pourrait déstabiliser la Corne de l’Afrique. Dès lors, la communauté internationale doit presser pour une transition constitutionnelle pacifique. De leur côté, l’alliance BSN et la société civile doivent orienter la colère populaire vers une réforme démocratique. Ignorer les alertes – santé déclinante, mécontentement populaire, manœuvres illégales – serait une erreur fatale. Djibouti doit éviter le sort des régimes africains terrassés par leur aveuglement face à la volonté d’un peuple.

Conclusion

À un tournant critique, Djibouti fait face à une crise sans précédent, révélée par les images du président et de la première dame, désorientés et incapables de gouverner. L’élite corrompue, utilisant Guelleh comme un paravent, attise la fureur d’une population prête à tout pour défendre ses droits. Soutenue par l’alliance BSN, elle s’opposera, même au prix du sang, à toute tentative de vol du pouvoir. Sans une transition constitutionnelle transparente, un soulèvement, plus grave que celui de 2013, menace. L’heure est à la lucidité : Djibouti est à un point de non-retour et doit opter pour un renouveau démocratique ou sombrer dans le chaos. La République doit tenir bon, malgré l’effondrement d’un seul homme, Guelleh!

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OPINION : QUAND LE PATRIOTISME EST CONFONDU AVEC LA FIDÉLITÉ AU REGIME par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/23/opinion-quand-le-patriotisme-est-confondu-avec-la-fidelite-au-regime-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/23/opinion-quand-le-patriotisme-est-confondu-avec-la-fidelite-au-regime-par-sookeye/#respond Mon, 23 Jun 2025 06:40:04 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5689 QUAND LE PATRIOTISME EST CONFONDU AVEC LA FIDÉLITÉ AU REGIME

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Depuis plusieurs décennies, Djibouti évolue sous un régime où l’amour de la patrie n’est plus mesuré à l’aune de l’engagement citoyen, mais conditionné par l’obéissance au pouvoir en place. Le patriotisme, autrefois moteur d’unité et vecteur de la lutte pour l’indépendance, s’est progressivement vidé de son sens pour devenir une loyauté absolue envers Ismaïl Omar Guelleh. Dans cette logique, toute voix critique n’est plus perçue comme une contribution au débat, mais comme une menace pour l’ordre établi. Quarante-huit ans après l’indépendance, la critique est criminalisée, l’exil est devenu une norme, et le silence s’impose comme unique refuge.

Ce climat de répression s’est normalisé. Désormais, même les remarques modérées ou un petit commentaire anodin sur Facebook sont susceptibles de provoquer des représailles. Les opposants subissent intimidations, poursuites ou sont poussés à quitter le territoire. Pour ceux qui choisissent de rester, le silence devient une stratégie de survie. Ainsi, s’exprimer librement sur les affaires publiques revient à prendre un risque délibéré, ce qui réduit à néant toute possibilité d’échange démocratique. Le débat national s’éteint, laissant place à une parole unique, dictée d’en haut.

Parallèlement, une culture politique fondée sur la vénération du chef s’est imposée dans les institutions comme dans les médias. Célébrer le « Guide Suprême », chanter les mérites du « Père de la Nation » ou appeler à prolonger son règne au-delà des limites constitutionnelles sont devenus des marques de patriotisme bien vues par le régime. Cette flatterie zélée remplace toute pensée critique. Ceux qui s’y livrent sont récompensés ; ceux qui s’en abstiennent, marginalisés.

Dans cette mise en scène continue, les médias publics ne se contentent plus de diffuser l’information : ils orchestrent un récit soigneusement calibré où tout succès du pays est attribué au président. Chaque infrastructure est présentée comme un miracle tombé du ciel, chaque accord international comme une preuve de clairvoyance politique. Le chef de l’État est décrit comme l’homme qui aurait eu l’intelligence de faire coexister, en paix, les grandes puissances sur un territoire minuscule.

Peut être une image de 5 personnes et texte

Quant aux voix dissidentes, elles sont systématiquement diabolisées, présentées comme des ennemis de l’intérieur ou des agents des  » Faranjiqaa ». Dans ses discours en langue somali, pour dejouer les espions français Ismaïl Omar Guelleh recourt fréquemment au terme « Faranjiqaa », une expression péjorative désignant la France, pour insinuer que toute contestation serait manipulée depuis Paris. Ce vocabulaire, chargé d’hostilité, sert à museler l’opposition en l’associant à une trahison nationale maquillée en ingérence étrangère.

Ce récit officiel s’accompagne d’une relecture calculée de l’histoire nationale. Les figures de la lutte pour l’indépendance sont peu à peu effacées des mémoires officielles, au profit d’un narratif centré sur le régime actuel, érigé en dépositaire exclusif du destin national. Même l’évocation du premier président, Allah Yarhama Hassan Gouled Aptidon – pourtant oncle et prédécesseur du président actuel — est désormais évitée, sinon proscrite. Cette amnésie organisée prive les jeunes générations d’une mémoire plurielle, les enfermant dans une version de l’histoire expurgée de ses conflits, de ses espoirs brisés et de ses héros invisibles.

Dans ce contexte verrouillé, l’amour du pays cesse d’être un engagement en faveur de la justice, de l’égalité ou de la participation citoyenne. Il devient un outil de contrôle, une preuve d’allégeance exigée envers un régime qui se prétend l’unique garant de l’unité nationale. Cette confusion entre patriotisme, soumission et fidélité aveugle étouffe les voix dissidentes, bloque les alternatives, et empêche toute vision politique pluraliste.

Et pourtant, aimer Djibouti devrait signifier tout le contraire : refuser l’injustice, promouvoir la participation de tous, défendre la vérité historique et garantir la diversité des opinions. C’est en redonnant au patriotisme son véritable sens, celui d’un engagement libre, lucide et collectif, que Djibouti pourra espérer ouvrir un nouveau chapitre : celui d’une renaissance démocratique fondée sur la mémoire, la dignité et la liberté.

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OPINION : LE NOUVEAU PND 2025-2030 DE GUELLEH : UNE AUTRE FAÇADE FACE AU CHOMAGE ET AUX INÉGALITÉS BÉANTES par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/19/opinion-le-nouveau-pnd-2025-2030-de-guelleh-une-autre-facade-face-au-chomage-et-aux-inegalites-beantes-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/19/opinion-le-nouveau-pnd-2025-2030-de-guelleh-une-autre-facade-face-au-chomage-et-aux-inegalites-beantes-par-sookeye/#respond Thu, 19 Jun 2025 08:24:32 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5674 OPINION : LE NOUVEAU PND 2025-2030 DE GUELLEH : UNE AUTRE FAÇADE FACE AU CHOMAGE ET AUX INÉGALITÉS BÉANTES par Sookeye

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Comment un pays béni par une position stratégique et une croissance économique soutenue peut-il laisser ses citoyens englués dans le chômage et la pauvreté ? À Djibouti, le président Ismaïl Omar Guelleh a présenté avec éclat le Plan National de Développement (PND) 2025-2030, promettant de transformer le pays en un hub régional prospère. Ce plan, porté par un nouveau dispositif institutionnel, ambitionne de relancer l’économie et de réduire les inégalités. Mais dans un État miné par la corruption, la malgouvernance, un surendettement asphyxiant et des pratiques clientélistes, cette énième feuille de route risque de n’être qu’un écran de fumée, incapable de répondre aux défis criants du chômage et des disparités sociales. Une analyse des PND depuis 2000, date de la « prise du pouvoir » de Guelleh, met en lumière un cycle d’échecs, amplifié par un régime autoritaire qui écrase toute velléité de réforme.

Un mécanisme institutionnel voué à l’impasse

Le PND 2025-2030 se veut un catalyseur de progrès, avec un système de coordination censé garantir son efficacité. Mais à Djibouti, où le népotisme et le clientélisme imprègnent les institutions, ce mécanisme risque de n’être qu’un outil au service des élites fidèles à Guelleh, président depuis 1999. « Les institutions ici protègent le pouvoir, pas le peuple », confie un analyste local sous anonymat. Les scandales, comme la dissolution obscure du Fonds Souverain en 2025, témoignent d’une impunité généralisée qui paralyse les réformes. Les organes de coordination, sous la coupe du président, manquent d’indépendance. La répression des voix dissidentes, illustrée par les arrestations lors des manifestations pacifiques à Ali-Sabieh en 2021, étouffe tout débat. Les partis d’opposition — MRD, MoDeL et ARD, réunis dans la coalition BSN — sont systématiquement marginalisés, Guelleh redoutant une véritable compétition démocratique. Ce plan semble ainsi conçu pour séduire les bailleurs étrangers, sans bénéfice tangible pour les djiboutiens.

Chômage endémique, inégalités béantes

Depuis l’arrivée de Guelleh au pouvoir, le chômage gangrène Djibouti, frappant durement les jeunes. En 1999, 50 % de la population active et 60 % des jeunes étaient sans emploi. En 2015, le taux global tombait à 39 %, mais seuls 25 % des actifs travaillaient. En 2020, le chômage des jeunes atteignait 80 %, un niveau quasi inchangé en 2023 (76,47 % selon la Banque mondiale, 73 % selon l’OIT en 2021), plombé par un déficit de formation. Les inégalités, mesurées par le coefficient de Gini, restent alarmantes : 40 % en 2002, 45,1 % en 2012, puis 41,6 % en 2017, loin de la moyenne mondiale (35,59 %). En 2025, 15 % de la population détient 70 % des richesses, contre 30 % pour 85 %, révélant un fossé social profond.

La pauvreté touche 39 % des djiboutiens en 2022 (39,8 % en 2021), avec 72,5 % des ruraux en extrême pauvreté. Malgré une croissance vigoureuse (6,7 % en 2023, 5,1 % prévu en 2024, 5,7 % en 2025), les richesses s’accumulent chez une élite. Le surendettement, avec une dette publique à 68 % du PIB en 2023 (FMI), absorbe 24 % des dépenses publiques en 2022, privant l’État de moyens pour l’emploi ou l’éducation.

Une litanie de plans sans résultats

– 2000-2005 : la politique de développement visait à moderniser les infrastructures et l’éducation. Avec une croissance modeste (2-3 %), le chômage des jeunes (60 %) stagnait. Le Gini à 40 % et une pauvreté à 50 % reflétaient des inégalités tenaces. Les projets, focalisés sur la capitale, délaissaient les régions rurales, tandis que la corruption freinait les avancées.

– 2005-2010 : Cette stratégie, axée sur les investissements étrangers, a boosté le PIB (4,5 % par an), mais le chômage des jeunes (55-60 %) et la pauvreté (42 % en 2006) persistaient. Le Gini, à 45,1 % en 2012, signalait une concentration accrue des richesses. Les emprunts chinois ont gonflé la dette sans créer d’emplois significatifs.

– 2010-2015 : Porté par des investissements chinois dans les ports, l’économie a atteint 6 % de croissance en 2015, mais le chômage (39 % global, 60 % jeunes) restait élevé. Le Gini (41,6 % en 2017) et la pauvreté (39,8 % en 2011) stagnaient. La dette, à 50 % du PIB, finançait des projets peu créateurs d’emplois.

▪︎ {2014 Lancement de Vision Djibouti 2035}

– 2015-2019 : Promettant des emplois via la formation et les ports, ce plan a maintenu une croissance de 6 %, mais le chômage des jeunes grimpait à 80 % en 2020. Les inégalités (Gini à 41,6 %) et la dette (68 % du PIB) limitaient les progrès sociaux, malgré des avancées en santé et éducation.

– 2020-2024 : Centré sur l’entrepreneuriat et le climat, ce plan n’a ni réduit le chômage (80 % en 2023) ni la pauvreté (39 % en 2022). Le Gini stagnant et le service de la dette (24 % des dépenses) entravaient les réformes.

– 2025-2030 : Visant l’agriculture durable et le numérique, ce plan est compromis par la corruption, un surendettement (80 % du PIB prévu) et une gouvernance défaillante. Sans réformes, chômage et inégalités perdureront.

Les entraves structurelles d’un régime autoritaire

Pourquoi Guelleh ne parvient-il pas à juguler ces maux ? La corruption, classée 130e sur 180 par Transparency International en 2023, est omniprésente. Le scandale du Fonds Souverain de Djibouti et du terminal de Doraleh, cédé illégalement à des investisseurs chinois, et les contrats opaques enrichissent une élite. Le rapport MENAFATF 2024 fustige l’opacité financière. Les affaires impliquant le pilote Fouad ou l’ex-ministre Abdoulkarim Aden Cher relèvent davantage de purges politiques que de justice.

L’autoritarisme musèle l’opposition. La coalition BSN (MRD, MoDeL, ARD) est réprimée et ses leaders privés de leurs droits. Les élections truquées consolident le pouvoir, et la liberté de presse, 167e sur 180 (RSF 2023), est anéantie. L’économie, dépendante des bases militaires et des ports chinois, ignore des secteurs propices à l’emploi. Le surendettement et le déficit de formation laissent les jeunes désœuvrés. Clientélisme et normes patriarcales freinent l’inclusion, tandis que la société civile est réduite au silence.

Une illusion entretenue à grands frais

Le PND 2025-2030, comme ses prédécesseurs, n’est qu’un vernis masquant une réalité implacable : une croissance (6,7 % en 2023) captée par une élite, un chômage des jeunes à 80 %, une pauvreté rurale extrême à 72,5 %, et une corruption endémique (130e rang). Le surendettement, engloutissant les ressources, compromet tout espoir de progrès. « Ces plans ne sont que des promesses vides pour amadouer les donateurs », soupire un résident de Djibouti-Ville. Tant que Guelleh s’accrochera à un système autoritaire, corrompu et surendetté, le rêve d’un Djibouti prospère restera une chimère, abandonnant la jeunesse et les plus démunis à un avenir sans horizon.

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OPINION : ABOUBAKER HADI : LE COUSIN ARCHITECTE DU NAUFRAGE DE DJIBOUTI SOUS L’OMBRE DE GUELLEH. par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/17/opinion-aboubaker-hadi-le-cousin-architecte-du-naufrage-de-djibouti-sous-lombre-de-guelleh-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/17/opinion-aboubaker-hadi-le-cousin-architecte-du-naufrage-de-djibouti-sous-lombre-de-guelleh-par-sookeye/#respond Tue, 17 Jun 2025 08:37:04 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5682 ABOUBAKER HADI : LE COUSIN ARCHITECTE DU NAUFRAGE DE DJIBOUTI SOUS L'OMBRE DE GUELLEH.

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Depuis 2011, Aboubaker Hadi, cousin du président Ismaïl Omar Guelleh, dirige l’Autorité des ports et des zones franches de Djibouti (DPFZA) ainsi que le Great Horn Investment Holding (GHIH). Ces entités, d’une importance capitale, contrôlent à elles seules 80 % du PIB djiboutien. Pourtant, sa gestion, clairement entachée d’incompétence et d’une opacité déconcertante, alimente une crise économique profonde, creusant la dette nationale, aggravant le chômage et multipliant les risques environnementaux. Dès lors, on est en droit de se demander : est-il le principal artisan du déclin de Djibouti, ou simplement un pion au sein d’un régime autocratique qui semble gérer les finances du pays comme un casino ? La question cruciale demeure : faut-il simplement limoger Hadi ou est-ce l’ensemble du système qui le protège qu’il faut renverser ?

Peut être une image de 1 personne, téléphone et texte qui dit ’THE RIC AFRICA CEO FORUM ORUM FORUM’

En effet, en 2018, Hadi a rompu unilatéralement le contrat avec DP World, l’ancien gestionnaire du terminal de Doraleh, prétextant des irrégularités. Cette décision audacieuse, cependant, a immédiatement déclenché une crise diplomatique majeure avec les Émirats arabes unis, éloignant du même coup de nombreux investisseurs potentiels du Golfe. DP World réclame à présent un milliard de dollars devant la Cour d’arbitrage de Londres, exposant Djibouti à de lourdes sanctions financières. De surcroît, en privilégiant une gestion nationale et chinoise, Hadi a fait dégringoler le port de Djibouti de la 26e à la 379e place mondiale dans l’Indice de performance des ports à conteneurs (2022-2023), sapant considérablement sa compétitivité régionale.

Par la suite, Hadi a accéléré les partenariats avec Pékin, lançant la Djibouti International Free Trade Zone (DIFTZ), un projet évalué à 3,5 milliards de dollars, et le colossal projet Damerjog. Cependant, il faut noter que ces prêts chinois, obtenus sans la moindre étude rigoureuse, ont provoqué un doublement de la dette publique, atteignant un inquiétant 104 % du PIB en 2019, selon le FMI. L’opacité qui entoure les accords avec China Merchants Group menace directement la souveraineté économique du pays. Étonnamment, sa discrétion, qui pourrait dissimuler d’éventuelles malversations, le rend indispensable aux yeux de Guelleh. En somme, cette dépendance croissante envers la Chine, bien que souvent critiquée pour son impact, enrichit paradoxalement une élite dirigeante restreinte. Ainsi, l’impunité dont bénéficie Hadi, garantie par ses liens familiaux avec le président, lui permet de poursuivre ses actions sans entraves.

Malheureusement, ses projets, dont la conception laisse à désirer, ne font qu’aggraver la crise déjà présente. Le port de Tadjourah, initialement destiné aux exportations éthiopiennes, demeure désespérément quasi désert. De même, la DIFTZ, malgré des promesses mirobolantes de 200 000 emplois, stagne, sa survie dépendant fortement du transit éthiopien. Quant à la Cité d’Affaires de l’Afrique de l’Est, annoncée avec 27 000 postes potentiels, elle est au point mort faute d’études sérieuses pour la soutenir. Pire encore, Damerjog, entièrement financé par des emprunts chinois, risque de générer des infrastructures inutilisées si l’Éthiopie choisit de privilégier le port de Berbera. Par conséquent, ces initiatives, à l’instar des hôtels de luxe, ignorent les besoins fondamentaux des djiboutiens, creusant le chômage et gaspillant des ressources nationales précieuses.

D’ailleurs, Hadi échappe à toute obligation de transparence, un privilège curieusement réservé uniquement aux proches du président. Sa gestion obscure du GHIH, qui détient les actifs portuaires stratégiques, suscite de très sérieux doutes quant à d’éventuels détournements de fonds. Ne rendant compte qu’à Guelleh et à sa fille, Haibado Ismail Omar, il parvient à protéger efficacement des flux financiers très opaques. Ses accusations de clientélisme contre Djama Ibrahim Darar en 2025 n’ont d’ailleurs eu pour unique but que de renforcer sa propre emprise sur le pouvoir. Son implication dans les Panama Papers (2015) a, quant à elle, gravement terni sa réputation internationale. En définitive, la gestion chaotique de Damerjog, en l’absence de toute planification solide, illustre parfaitement son incapacité chronique à concrétiser ses projets ambitieux.

En conséquence directe de la gestion désastreuse de Hadi, les ports djiboutiens s’enfoncent davantage. L’instabilité, alimentée par des luttes de pouvoir internes, plombe sans répit les performances économiques du pays. Par ailleurs, le coût exorbitant de l’énergie et une fiscalité excessivement lourde entravent considérablement toute tentative de diversification économique. Quant à Damerjog, il représente une grave menace pour l’environnement, avec des risques concrets de pollution de l’air, de l’eau et des sols, faute de mesures rigoureuses de protection. Ainsi, ces échecs retentissants, directement imputables à l’incompétence flagrante de Hadi, fragilisent le statut crucial de Djibouti en tant que hub logistique face à des rivaux de plus en plus agressifs comme Salalah. La durabilité même du pays, déjà précaire, est mise en péril par ces choix des plus hasardeux.

De surcroît, la dépendance marquée à l’Éthiopie pour le projet Damerjog expose Djibouti à de grandes incertitudes. En effet, si Addis-Abeba décide de diversifier ses routes commerciales, en optant pour Berbera par exemple, le projet pourrait purement et simplement s’effondrer. Sensible aux fluctuations des prix pétroliers mondiaux et aux tensions géopolitiques constantes dans la Corne de l’Afrique, Damerjog pâtit d’une planification profondément déficiente. L’incapacité manifeste de Hadi à anticiper ces risques géopolitiques et économiques majeurs ne fait qu’accentuer la vulnérabilité de Djibouti, déjà fragilisé par une dette écrasante et des alliances stratégiques très mal calibrées.

Dans ce contexte critique, évincer Hadi pourrait, à bien des égards, apaiser les tensions avec les Émirats et attirer de nouveaux investisseurs diversifiés. Un leadership transparent renforcerait la confiance du FMI et clarifierait enfin la véritable valeur du GHIH. De plus, une réforme en profondeur de la DPFZA relancerait les ports, combattrait efficacement le clientélisme endémique et prioriserait l’emploi local. Freiner les emprunts chinois permettrait de recentrer les investissements sur les besoins réels de la population. Enfin, une gestion éclairée protégerait les écosystèmes menacés par Damerjog. Cependant, l’impunité dont jouit Hadi, profondément ancrée dans sa loyauté envers son cousin le président, rend un simple remplacement insuffisant. Tant que le régime de Guelleh continuera de favoriser ses proches, la gouvernance restera inévitablement viciée.

En conclusion, Aboubaker Hadi incarne une menace directe pour Djibouti en raison de ses échecs répétés, de son endettement irresponsable et de sa gestion opaque des richesses nationales. De Tadjourah à Damerjog, ses projets mal conçus fragilisent l’économie et l’environnement, tandis que les Panama Papers continuent d’écorner sa crédibilité. Protégé par ses liens familiaux, sa discrétion et sa loyauté, Hadi symbolise un régime autocratique qui, sous Guelleh, asphyxie Djibouti depuis près de 25 ans. Son limogeage est donc une urgence absolue pour restaurer la confiance et répondre aux besoins des citoyens, mais un véritable renouveau exige que les djiboutiens délogent ce pouvoir autocratique de Haramous, de gré ou de force, pour briser la dictature et son cycle pernicieux de corruption et de népotisme. L’avenir de Djibouti repose indubitablement sur cette révolution.

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OPINION : DJIBOUTI, UN ETAT SOUS HAUTE SURVEILLANCE EN RAISON DE RISQUES FINANCIERS ET GÉOPOLITIQUES par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/07/opinion-djibouti-un-etat-sous-haute-surveillance-en-raison-de-risques-financiers-et-geopolitiques-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/07/opinion-djibouti-un-etat-sous-haute-surveillance-en-raison-de-risques-financiers-et-geopolitiques-par-sookeye/#respond Sat, 07 Jun 2025 12:22:54 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5655 OPINION : DJIBOUTI, UN ETAT SOUS HAUTE SURVEILLANCE EN RAISON DE RISQUES FINANCIERS ET GÉOPOLITIQUES par Sookeye

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Djibouti est sous étroite surveillance internationale en raison de ses fragilités financières et géopolitiques, lesquelles inquiètent particulièrement les investisseurs locaux et étrangers. Le régime d’Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, est qualifié d’autocratique et est pointé du doigt pour sa gouvernance clanique et ses méfaits présumés. Ces pratiques compromettent la stabilité régionale et alimentent une opacité financière préoccupante.

Failles Financières et Surveillance Internationale

Un rapport de 2024 du MENAFATF, organisme affilié au GAFI, met en lumière des lacunes majeures dans la lutte de Djibouti contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Malgré un cadre juridique existant, la coordination interinstitutionnelle est faible, les ressources sont limitées, et les condamnations pour blanchiment d’argent sont quasi inexistantes.

La supervision laxiste des secteurs bancaire et non bancaire, combinée à une importante circulation d’argent liquide, crée un environnement propice à l’instabilité économique et à la corruption. Ces déficiences, ainsi qu’un risque élevé de surendettement signalé par la Banque africaine de développement et Coface, justifient l’inclusion de Djibouti sur la liste des 36 pays visés par une potentielle restriction d’entrée aux États-Unis en 2025, soulevant des préoccupations sécuritaires.

Gouvernance Autocratique, Manipulation de la Loi et Risques Politiques

Le président Guelleh est accusé d’alimenter l’instabilité par une gouvernance clanique, qui favorise une élite proche du pouvoir et contribue à une pauvreté endémique malgré une croissance économique apparente. Des enquêtes, notamment celle ouverte en 2018 par le Parquet national financier français, ciblent son entourage pour des soupçons de « biens mal acquis », suggérant un détournement de fonds publics.

La manipulation de la loi est également une préoccupation majeure. Des changements soudains de réglementation, comme celle concernant l’importation de lait, ont été observés. Ces modifications législatives sont perçues comme visant à éliminer les importateurs de lait existants pour accorder le monopole à des entités liées au fils du président, renforçant ainsi la mainmise de la famille présidentielle sur des secteurs économiques clés. De même, la résiliation litigieuse du contrat avec DP World, l’opérateur portuaire émirati, témoigne de cette imprévisibilité juridique et de l’ingérence politique dans les affaires économiques.

Le régime est également critiqué pour ses violations des droits humains, incluant l’arrestation arbitraire de journalistes et d’opposants, ainsi que la répression brutale de manifestations en 2020. L’ensemble de ces facteurs érode la confiance des investisseurs.

Enjeux Géopolitiques et Rôle Ambigu

Sur le plan géopolitique, Djibouti conserve son statut de hub stratégique, accueillant des bases militaires américaine, française et chinoise, dont les loyers (plus de 200 millions de dollars annuels) renforcent le régime en place. Cependant, les relations tendues avec l’Érythrée et un rôle ambigu dans les crises régionales, notamment en Éthiopie et en Somalie, nourrissent les tensions. Certains observateurs, comme le député somalien Farah Maalim, accusent Guelleh de privilégier ses intérêts personnels, transformant Djibouti en un « domaine familial » au détriment de la stabilité régionale.

Recommandations et Perspectives

Le plus grand risque à Djibouti réside dans la gouvernance d’Ismaïl Omar Guelleh, perçue comme un système corrompu qui étouffe l’opposition et exacerbe la pauvreté, mettant en péril la paix régionale. Pour les investisseurs étrangers, Djibouti représente un pari risqué, miné par une instabilité structurelle. Seule une réforme profonde des institutions et une stabilisation régionale pourraient restaurer la confiance nécessaire pour des placements sécurisés. Les nations occidentales, qui financent indirectement ce régime par les loyers des bases militaires, sont appelées à reconsidérer leur soutien. Un appui conditionné à une gouvernance démocratique est jugé essentiel pour stabiliser durablement la Corne de l’Afrique et garantir la sécurité régionale.t.

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OPINION : LA REFORME DES EEP DE GUELLEH, UN ULTIME MIRAGE? https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/05/opinion-la-reforme-des-eep-de-guelleh-un-ultime-mirage/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/05/opinion-la-reforme-des-eep-de-guelleh-un-ultime-mirage/#respond Thu, 05 Jun 2025 12:08:05 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5645 OPINION : LA REFORME DES EEP DE GUELLEH, UN ULTIME MIRAGE?

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« On ne change pas un âne en cheval de course », dit le proverbe. Le 4 juin 2025, Ismaïl Omar Guelleh, président de Djibouti depuis 1999, a dévoilé une réforme visant à instaurer une gouvernance exemplaire des entreprises et établissements publics (EEP), promettant de une modernisation de l’économie nationae. Mais cette initiative sent le réchauffé, portée par un dirigeant accusé de duplicité. En 2023, il avait juré au nom d’Allah – serment sacré en Islam – de ne pas se représenter. Son silence sur cette question dans une interview à « Jeune Afrique » en mai 2025 trahit un mensonge éhonté, confortant l’image d’un homme à qui l’on ne peut se fier d’un iota.

Taxé d’autocrate, Guelleh est critiqué pour des élections truquées (97,44 % en 2021), des atteintes aux libertés (Freedom House) et une gouvernance gangrénée par la corruption et le népotisme. Des câbles de WikiLeaks dépeignent Djibouti comme un fief commercial au profit de la famille présidentielle et de ses proches. Malgré une croissance économique, la misère ronge la jeunesse, minée par le chômage. Le scandale du Fonds Souverain de Djibouti (FSD), dissous en avril 2025, attise les soupçons : des milliards auraient été détournés, selon l’opposant Daher Ahmed Farah, vidant les caisses des EEP.

Le scénario probable de cette réforme est sombre. Les EEP, comme l’Autorité des Ports et des Zones Franches ou le chemin de fer Djibouti-Éthiopie, deviendront des foyers de corruption. Les contrats, par exemple pour moderniser le port de Doraleh ou étendre la zone franche, seront attribués à des entreprises liées à la famille présidentielle ou à des partenaires étrangers sans appels d’offres transparents. Les conseils d’administration seront noyautés par des proches de Guelleh et de la Première Dame, privilégiant les intérêts politiques à l’efficacité. La Structure d’Évaluation de la Gouvernance des EEP (SEGE), censée superviser, n’aura aucune indépendance, à l’image de l’Inspection Générale d’État. Les rapports d’audit, dictés aux auditeurs sous pression politique, masqueront les irrégularités.

Formé à la sécurité, Guelleh manque cruellement de compétences techniques. Son autoritarisme étouffe la transparence, et l’absence d’institutions indépendantes, conjuguée à la défiance de la société civile, rend ce projet fumeux. Incapable d’instaurer des organes de contrôle autonomes, de recruter des gestionnaires compétents ou d’impliquer l’opposition, Guelleh agit à l’encontre de ses promesses. Loin d’insuffler l’espoir, cette réforme s’apparente à une razzia d’un régime à l’agonie, cherchant à siphonner les dernières ressources des EEP avant de tirer sa révérence. Dans un Djibouti asphyxié par la corruption, l’espoir d’une gouvernance équitable s’éteint sous un pouvoir vacillant.

Jibril Gooni

 

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LA PERSONNALITÉ DE GUELLEH: LE VER DANS LE FRUIT DE LA BONNE GOUVERNANCE DES EEP par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/05/la-personnalite-de-guelleh-le-ver-dans-le-fruit-de-la-bonne-gouvernance-des-eep-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/05/la-personnalite-de-guelleh-le-ver-dans-le-fruit-de-la-bonne-gouvernance-des-eep-par-sookeye/#respond Thu, 05 Jun 2025 12:03:44 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5642 OPINION : LE VER DANS LE FRUIT DE LA BONNE GOUVERNANCE DES EEP
Par Sookeye

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Alors que Djibouti célébrait hier sa Journée nationale de la bonne gouvernance en lançant une nouvelle Charte d’engagement pour ses Entreprises et Établissements Publics (EEP), une question fondamentale hante l’air : le Président Ismaïl Omar Guelleh peut-il réellement incarner et mener à bien ces réformes ? La réponse, pour ses détracteurs et au vu de son parcours, pointe vers un échec inévitable, directement lié à sa personnalité.

Le récent fiasco du Fonds Souverain de Djibouti (FSD), dissous en avril 2025 après seulement cinq ans d’existence pour n’avoir pas su atteindre ses objectifs dans une opacité quasi totale, illustre cruellement ce scepticisme. Comment, dès lors, croire en la sincérité d’une réforme de la transparence quand les fondements du système sont perçus comme entachés par un leadership dont l’intégrité est remise en question ?

Un manque de volonté politique

Au cœur du problème se trouve l’absence perçue d’une volonté politique véritablement engagée. Une réforme de bonne gouvernance, par essence, ne se limite pas à des textes ; c’est un engagement profond à changer les pratiques. Si le chef de l’État est vu comme agissant sans scrupules, privilégiant ses intérêts personnels ou claniques, la Charte d’engagement et les décrets ne deviennent alors que des paravents, jamais des leviers de transformation réelle. L’incapacité à réformer ne vient pas d’un manque de compétence technique, mais d’une résistance intrinsèque au changement de la part de ceux qui bénéficient du statu quo. Comme dit le proverbe : « Chassez le naturel, il revient au galop. »

La corrosion de la confiance et le cynisme généralisé

Une personnalité à la tête de l’État dont le bilan est marqué par des échecs répétés et dont l’honnêteté est contestée, crée un climat de méfiance profonde à tous les niveaux de l’administration. Les fonctionnaires, qu’ils soient honnêtes ou opportunistes, ne croient plus à la sincérité des réformes. Les premiers se sentent démotivés et impuissants face à un système qui ne valorise pas l’intégrité. Les seconds continuent d’exploiter les failles, sachant que le sommet ne les sanctionnera pas réellement, voire les encouragera implicitement. La confiance est la monnaie de la bonne gouvernance ; sans elle, aucune réforme ne peut s’ancrer durablement.

Des réseaux de pouvoir inviolables

L’incapacité à instaurer une bonne gouvernance est également alimentée par la nature même du pouvoir de Guelleh. Une direction qui favorise les liens personnels et un contrôle absolu ne peut, par définition, démanteler les réseaux népotiques et clientélistes. Au contraire, ces réformes risquent d’être instrumentalisées pour réaffirmer le pouvoir des proches, en éliminant d’éventuels rivaux ou en légitimant de nouvelles attributions via des processus « réformés » en apparence. Le système de gouvernance clanique, avec des personnalités comme Djama Ali Guelleh et Aboubaker Omar Hadi aux commandes de l’EDD et de l’APZF, perdurerait alors sous un vernis de légalité renouvelée.

L’impunité comme règle

Enfin, un historique d’échecs de gouvernance sans réelle reddition de comptes nourrit un cycle d’impunité. Lorsque les responsables des défaillances passées, y compris celles du Fonds Souverain, ne sont pas tenus pour responsables de leurs actes, il n’existe aucune incitation à changer les comportements. Une personnalité perçue comme « sans scrupules » ne permettrait pas l’instauration de mécanismes de contrôle véritablement indépendants ou de sanctions impartiales qui pourraient un jour se retourner contre elle ou son cercle rapproché. Les nouvelles règles de bonne gouvernance sont ainsi vidées de leur substance, car l’absence de redevabilité au sommet signifie que personne ne sera réellement sanctionné en cas de non-respect, quel que soit le texte.

En somme, l’ambition de bonne gouvernance à Djibouti se heurte à une contradiction fondamentale. Si la personnalité du Président Guelleh est celle d’un homme dont l’intégrité et le bilan sont fortement contestés, les conditions essentielles à la réussite de ces réformes ne peuvent tout simplement pas être réunies. Le fossé entre les proclamations officielles et la réalité des pratiques de pouvoir menace de transformer la Charte d’engagement en un simple vœu pieux, condamnant les EEP à rester des instruments politiques plutôt que de véritables moteurs de développement.

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LA FÊTE DE L’INDÉPENDANCE, PARADE D’IMPUNITÉ OU ESPOIR DE RENOUVEAU? Par Sookeye https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/04/la-fete-de-lindependance-parade-dimpunite-ou-espoir-de-renouveau-par-sookeye/ https://lavoixdedjibouti.info/2025/06/04/la-fete-de-lindependance-parade-dimpunite-ou-espoir-de-renouveau-par-sookeye/#respond Wed, 04 Jun 2025 11:56:05 +0000 https://lavoixdedjibouti.info/?p=5638 LA FÊTE DE L'INDÉPENDANCE, PARADE D'IMPUNITÉ OU ESPOIR DE RENOUVEAU?- par Sookeye

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 Chaque 27 juin, Djibouti revêt ses habits de fête pour commémorer son indépendance. Cette date, gravée au fer rouge dans l’histoire nationale, marque l’affranchissement du joug colonial français en 1977, un moment décisif où près de 99 % des votants ont massivement choisi la souveraineté. Pour de nombreux djiboutiens, ce jour symbolise la concrétisation d’une lutte acharnée pour la liberté et l’espoir d’une nation juste et prospère. Pourtant, la manière dont cette journée est célébrée révèle une dualité saisissante entre les aspirations profondes du peuple et une mise en scène étatique bien orchestrée.

Officiellement, le 27 juin sert de tribune pour louer l’indépendance nationale et les progrès réalisés depuis 1977. Sous la présidence d’Ismaïl Omar Guelleh, surnommé « Abo » qui veut dire en somali « Papa », au pouvoir depuis 1999, les festivités visent à exalter sa prétendue « clairvoyance » et sa « puissance ». Pour Guelleh, cette célébration nationale devient avant tout une occasion de consolider la position de son régime, souvent en détournant l’attention des problèmes internes criants et en manipulant le sentiment nationaliste. Les discours présidentiels, souvent prononcés en somali, ne manquent pas de revenir sur le chemin parcouru, soulignant les réussites en matière de développement tout en désignant des responsabilités externes ( France, Emirates Arabes Unis,…) aux défis persistants. Des projets phares, comme la Zone Franche inaugurée en 2018, sont présentés comme des succès fulgurants. Pourtant, leur impact réel sur l’emploi local et les bénéfices pour la population restent souvent remis en question ; d’aucuns y voient davantage des contrats opaques profitant à l’entourage présidentiel, laissant le peuple sur sa faim.

Un spectacle de puissance aux allures d’affront

La mise en scène de ces célébrations est tout aussi éloquente. Les parades militaires, particulièrement fastueuses, constituent le point d’orgue des festivités à Djibouti-Ville. Ces fêtes d’indépendance sont précisément utilisées par le régime de Guelleh pour organiser d’imposantes manifestations de soutien à son autorité, avec des démonstrations militaires et autres spectacles conçus pour impressionner la population et asseoir sa mainmise. Chars rutilants, fanfares tonitruantes et forces de l’ordre en uniformes impeccables défilent devant les caméras. C’est un symbole flagrant de l’impunité d’un pouvoir qui réprime la dissidence, comme en témoignent les manifestations de 2011 où deux personnes ont trouvé la mort. Cette mise en scène grandiose, agrémentée de feux d’artifice spectaculaires et de concerts coûteux avec des artistes parfois internationaux, contraste vivement avec la réalité quotidienne d’une population où 20 % vivent sous le seuil de pauvreté (selon la Banque mondiale), souvent privée d’accès vital à l’eau, à l’électricité et aux soins de santé. Ces dépenses somptueuses sont perçues comme un affront par de nombreux citoyens, qui voient là jeter l’argent par les fenêtres, approfondissant le malaise face à un régime qui privilégie son image au détriment du bien-être de son peuple. Qui plus est, Djibouti se distingue comme le seul pays africain où des indépendantistes, à l’instar de Mohamed Houfaneh et Hassan Khaire, vivent encore en exil avec leurs familles. Pire encore, c’est l’unique nation du continent dont les enfants de ces figures de l’indépendance périssent en mer Méditerranée, tentant de fuir la dictature à laquelle la France a passé le témoin en 1977.

L’appel pressant à une indépendance véritable

Le régime de Guelleh instrumentalise ces célébrations pour détourner l’attention des problèmes économiques, sociaux ou politiques du pays, tels que la pauvreté généralisée, la corruption endémique ou les violations flagrantes des droits humains. Il manipule habilement le sentiment nationaliste pour façonner l’image d’un « pays uni et fort » et ainsi tenter de s’assurer la loyauté de la population, tout en marginalisant et en réduisant au silence les voix de l’opposition. Dans certains cas, Guelleh n’hésite pas à exploiter les fêtes d’indépendance pour pointer du doigt les opposants politiques, justifiant ainsi les multiples arrestations ou les détentions massives de son service secret. Les symboles sacrés de l’indépendance, comme le drapeau et l’hymne national, sont malheureusement instrumentalisés pour promouvoir la figure du dictateur Guelleh et légitimer son régime.

Face à ce spectacle, de nombreux djiboutiens aspirent à une autre forme de commémoration. Ils plaident pour que le 27 juin soit davantage l’occasion d’une réflexion collective et authentique sur les maux qui rongent le pays : la corruption endémique, le chômage qui pousse des milliers de jeunes à l’exil périlleux via la Méditerranée (comme le rapportent des ONG telles que Médecins Sans Frontières), et la nécessité d’une gouvernance plus juste. Des forums citoyens et des débats publics, engageant la jeunesse qui représente 60 % de la population, sont jugés préférables à des défilés perçus comme une glorification de l’impunité. Car, comme le dit le proverbe, « ventre affamé n’a point d’oreilles ». Malgré la répression continue, qui réduit au silence les voix dissidentes, cet appel à la méditation collective incarne l’espoir persistant d’un peuple qui, loin du faste insultant, rêve d’une Fête de l’Indépendance ancrée dans la justice et l’équité.

Le 27 juin à Djibouti continuera-t-il d’être une simple vitrine pour le pouvoir en place, ou deviendra-t-il un véritable jalon pour la réflexion nationale et l’amorce d’un changement profond ? de ses rêves.

 

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